critiqué par Ori, le 21 juillet 2015
(Kraainem - 88 ans)

La note: étoiles

Attachants portraits de barcelonais, aujourd’hui …

Extraordinairement dynamique, que ce roman qui nous présente plus de vingt profils d’hommes et de femmes de Barcelone dont on découvre au fil des chapitres que leurs chemins se croisent mais aussi se séparent au hasard du quotidien …

Sur le long temps de pose qui s’étend de 2008 à 2011, Grégoire Polet nous offre une belle série d’instantanés, livrant de manière aléatoire et fugitive les instants de vie de quatre journalistes, d’une galeriste, d’un policier, d’un travesti, d’un guide de musée, de deux voyous, d’un libraire, d’un médecin légiste, de trois amies d’enfance dont le destin appellera deux d’entre elles à l’étranger, mais aussi d’un navigateur solitaire qui se reconstruit, lorsque confronté à l’immense solitude océane.

Loin d’être déconcerté par cet ouvrage sans conclusion véritable, et qu’il aura bien de la peine à lâcher, le lecteur poursuivra par la pensée les itinéraires respectifs de l’un ou l’autre de ces héros qui, le temps d’un livre, auront vécu un quotidien, souvent routinier, parfois surprenant ou même exaltant, mais toujours savoureux, tout en sillonnant cette cité grouillante de vie qu’est la si attachante capitale de la Catalogne.

On souhaiterait voir éditer une suite à ce très bon et gros roman !

Que de monde à Barcelone !
Barcelone se conjugue à toutes les phases de la vie : urbanisme, politique, humanisme, architecture, littérature. Pere Catala quitte Barcelone sur son navire pour un tour du monde, fuir les mesquineries quotidiennes. Gavilan, le libraire, voit son commerce péricliter ; il rencontre épisodiquement son neveu Bruno, un jeune stagiaire en pleine progression. Le couple Nico et Michèle va tant bien que mal, Nico est plutôt jaloux. Le père de Michèle, Albert, est guide conférencier à Barcelone ; une occasion pour le lecteur de vagabonder aussi dans la Sagrada Familia. Irving, professeur d'université, nous fait rêver de philosophie. Miquel Terras, chef politique de la CiU, présente sa vision du monde catalan qu'il veut indépendant sans être séparatiste. Il se trouve forcément en conflit avec sa fille Begonya qui suit une utopie, un monde de partage. Damian, le chef de la police, se bat contre la corruption. Une belle écriture avec une progression dramatique au fil des chapitres, mais les innombrables personnages qui inondent ce roman ne rendent pas une lecture fluide à souhait. Toutefois, ce roman nous éclaire sur la vie à Barcelone. Ddh - Mouscron - 83 ans - 29 août 2017

Barcelona, capitale catalane
Grégoire Polet est assurément un écrivain de talent et Barcelona ! son dernier roman en date confirme tout le bien que je pense de cet auteur. A l’image de leurs vies éclatantes et de Madrid ne dort pas, Polet nous embarque dans le quotidien d’une galerie de personnages divers et variés avec cette fois-ci Barcelone en toile de fond. Le style est toujours aussi élégant et le roman se lit avec grand plaisir. Pour compléter la critique principale qui en conclut qu’il serait souhaitable qu’il y ait une suite, il faut savoir que Barcelona constitue lui même en quelque sorte une suite à certains précédents romans. En effet de nombreux personnages rencontrés dans Chucho ou encore Excusez les fautes du copiste refont surface ici et retrouver des personnages qui m’avaient marqué, notamment Chucho, amène un réel plaisir. Cette lecture plaisante et originale, notamment pour sa construction, réelle marque de fabrique de cet écrivain, m’a fait littéralement évader d’un quotidien pesant. Une littérature bénéfique, qui m’a fait du bien. Autre point positif, la retranscription de Barcelone qui est une ville que j’affectionne particulièrement. De nombreux passages m’ont replongé dans son ambiance, dans tout ce qui peut faire le charme de la capitale catalane : la politique catalane, le football, la cuisine barcelonaise, le port, la barceloneta, Montjuic, la parralel, le vieux Barcelone… Un roman à découvrir. Sundernono - Nice - 41 ans - 30 septembre 2016