Ce livre est tout simplement passionnant. Flaubert y est décrit sous de multiples faces.
C'est l'écrivain qui, contrairement à ce qui prévaut à son époque, ne dicte pas ses opinions à ses lecteurs. C'est l'individu qui établit des relations complexes et tendres avec les femmes, que ce soit par exemple sa maîtresse Louise Colet (écrivain elle aussi), Béatrix Person (célèbre comédienne) ou George Sand (qui ne sera jamais sa maîtresse mais une tendre amie, même si leurs avis divergent sur bien des points.
George Sand est une progressiste qui, dans sa « Lettre aux riches » affirme : « La France sera communiste avant un siècle ». Flaubert, par contre, se méfie du pouvoir mais craint encore plus les masses. Michel Winock le qualifie d'anarchiste de droite.
Mais, surtout, ce livre est un tableau de l'époque : la Révolution de 1848, la guerre contre la Prusse en 1870 et la Commune de Paris. Mais aussi, une description des mœurs de l'époque. Par exemple, c'est sous la monarchie de Juillet que le féminisme prend son essor en France. Des journaux de femmes sont créés, que Flaubert lit et dont il fait part dans ses « Carnets ». Il cite notamment ceci : « Les jeunes Gauloises avaient le droit de faire les lois. Elles étaient législatrices. Les femmes africaines ont, dans certaines tribus, le droit de suffrage. Les femmes anglo-saxonnes participent en Angleterre à la législation. Les femmes des Hurons faisaient partie du Conseil, et les Anciens suivaient leurs avis. »
Il faut dire que la condition féminine n'était pas rose. L'éducation sexuelle des jeunes filles était alors inexistante, même dans une famille de médecins.Dans bien des cas, la nuit de noces tournait au cauchemar. Maupassant en fait une description dans « Une vie ».
Bon, je ne vais tout de même pas vous résumer le bouquin mais il me reste une chose à dire : merci à son auteur, Michel Winock, qui, il y a bien longtemps, a été mon meilleur prof d'histoire au lycée Hoche de Versailles.
Bolcho - Bruxelles - 76 ans - 22 juin 2016 |