Le Royaume de Borée Tome 3: Tristan
de Jacques Terpant

critiqué par Vince92, le 23 avril 2016
(Zürich - 47 ans)


La note:  étoiles
Fin de la saga des Pikkendorff
Avec ce troisième et dernier tome s'achève la série du Royaume de Borée, deuxième cycle de la saga des Pikkendorff.
Après les explorations des forêts de la Borée du XVIIeme s, le petit homme couleur d'écorce s'est fait discret jusqu'à ce début du XIX e siècle lorsque des circonstances historiques amènent sur son territoire la brigade de Valuzia aux ordres du général von Pikkendorff qui va tâcher de contrer l'invasion des Cosaques de Tobol et protéger les provinces du Nord du Royaume. Ecrasé, von Pikkendorff ne doit sa victoire finale qu'à l'aide de mystérieux archers... seul lui sait que les invocations magiques héritées de ses adieux lui ont permis de remporter la journée.
Le Royaume est sauvé et le Territoire du Clan du Petit Homme est momentanément épargné. Mais un adversaire plus implacable encore part à la conquête des steppes et des forêts de la Borée: la modernité et son corollaire, le progrès. La folie des hommes et son outil le plus efficace, la guerre auront raison d'une présence millénaire, et effaceront de la mémoire même cette histoire de Petit Homme couleur d'écorce.
Toujours empreint d'une poésie teintée de mélancolie et parfois de colère, la saga s'achève cependant sur un ton un peu en-dessous des deux précédents tomes (tout comme le précédent cycle d'ailleurs, celui des sept cavaliers). La succession de trois parties dans ce tome est sans doute en cause, le récit s'accélère soudainement et devient parfois confus dans la succession des événements. Le fait que ce second cycle était à l'origine prévu en quatre tome explique peut-être cela: Terpant a du condenser en 64 planches une histoire qui aurait du s'étaler sur le double. Voici donc mon principal reproche.
Le second vient de la multiplication des cases maladroites dans ce tome qui émaillent régulièrement les albums de l'auteurs. Comme si ce tome avait été terminé précipitamment. Les scènes de combats entre Cosaques et Eclaireurs de Ragen sont par exemples assez figées, les cases relatant la débâcle de Valuzia vers l'Allemagne ne sont pas trop évocatrices alors qu'il y avait matière à montrer de très belles scènes.
L'album est tout de même très bon, surtout dans sa première moitié; le lecteur étant forcé avec ce Second Cycle à réfléchir aux nombreux thèmes qui hantent l'oeuvre de Jean Raspail, l'inspirateur déclaré de Jacques Terpant.