Psychologie de la vie quotidienne
de Jacques Van Rillaer

critiqué par Chat pitre, le 27 janvier 2004
(Linkebeek - 53 ans)


La note:  étoiles
un sale coup de vieux...
Si, après 10 séances de psychothérapie, vous n'avez vu aucune évolution de votre comportement.

Si vous faites une psychanalyse et que vous avez le sentiment étrange de chercher quelque chose qui n'existe sans doute pas.

Si vous êtes convaincu que l'homme qui veut changer doit regarder devant lui et non à l'intérieur de lui.

Voici déjà trois bonnes raisons de lire cet excellent livre.

Monsieur Jacques Van Rillaer psychologue et professeur à l'université de Louvain -la-neuve et à Saint Louis (Belgique) écrit ici un livre qui ouvre les portes de la psychothérapie comportementale et cognitive.

Il différencie de manière nette la psychanalyse de la psychologie du 21iéme siècle qu'il dit scientifique et qui résulte d'analyses et de faits étudiés et éprouvées par de scientifiques.

Freud, père de la Psychanalyse et ses "élèves" prennent un sale coup de vieux...

J.V.R fait une grande différence entre la psychologie comme étude de l'âme ou d'entités mentaliste et la psychologie comportementaliste dont la principale caractéristique est le souci de scientificité. (Observation soigneuse, prudence dans les explications, refus d'interprétations ad hoc pour maintenir une théorie ou une explication contredites par les faits.)

J.V.R à travers de multiples exemples dans l'histoire de la psychologie nous montre son évolution et nous mène vers cette nouvelle psychologie comportementaliste.
Un des principes fondamentaux de la psychologie contemporaine anglo-saxonne est que le changement passe par une gestion active des pensées et par des actions. Ces principes sont, selon JVR, pour la plupart ignorés par les psys des pays latins.
Pour ceux-ci l'essentiel est d'écouter et d'interpréter les paroles.

Alors nous voilà dans le monde de l'action et du changement.
Parler, penser, agir voici le titre du chapitre qui parle de cette nouvelle approche de la psychothérapie.
Ces mots sont les clés de cette thérapie et J.V.R explique point après point les étapes de ce changement voulu et à venir.
Je ne rentrerai pas dans les détails de ces explications mieux vaut lire le livre...
Selon J.V.R redire et encore redire des traumatismes et des frustrations c'est comme gratter sans cesse une peau eczémateuse, le but ultime de la psychothérapie n'est pas seulement d'éliminer des comportements problématiques c'est d'apprendre à gérer ses propres processus psychique,s à affronter efficacement des situations stressantes et à développer des activités épanouissantes.
Nos comportements sont très largement automatisés et une part essentielle de leurs déterminantes demeurent inconscientes. Néanmoins nous disposons en nous la capacité à nous observer, de nous analyser et de changer bon nombre de conduites.

Est-il bon de rappeler qu'en Belgique le titre de psychanalyste ne nécessite aucune formation particulière si ce n'est d'avoir soi-même été psychanalysé...
Selon J.V.R, la psychothérapie est une activité ou le charlatanisme et le bluff sont plus facilement répandus que dans la plupart des professions c'est un type de relation où les abus de pouvoirs sont fréquents le public a le droit de le savoir et de se défendre.


J'ai tout particulièrement apprécié ce livre, et pour avoir expérimenté moi-même la psychanalyse et la psychologie comportementale en tant que patiente, la différence est flagrante et mérite d'être connue.

Il nous aide à comprendre mieux le fonctionnement de toutes ces différentes approches et de choisir en connaissance de cause celle qui vous semble la plus proche de vos désirs. Une bibliographie importante contribue à donner de la valeur au propos de J.V.R


Changer et savoir que l'on peut changer sans devoir redire et redire les émotions d'autrefois vous ouvre les portes d'une certaine liberté, celle d'être maître chez vous.
Avec l'aide de bons professionnels la réussite est au bout de ce chemin moins long que ce que peuvent laisser croire bon nombre de praticiens....
Bidon 1 étoiles

Tout à fait d'accord avec Lela. Van Rillaer ou comment tenter de faire de la psychanalyse en crachant dessus. Sous les aspects d'arguments intellectuels, l'auteur présente des critiques légères a propos d'une discipline de laquelle il s'est fait gentiment éconduire. Ainsi, il nous explique comment devenir comportementaliste uniquement à partir de la rancune concernant la psychanalyse. Pour ma part, je regrette d'avoir acheté ce livre..

BenjaminP - - 49 ans - 25 mars 2012


Mensonges freudiens et le livre noir de la psychanalyse. 10 étoiles

Bonjour,

Je n'ai pas lu ce livre de Jacques Van Rillaer, mais "Les colères" et "la gestion de soi". C'est un auteur que je trouve très convaincant, pondéré, et qui argumente.

Par rapport à ce que je lis sur un éternel retour à la pensée freudienne, je trouve dommage que ne soit pas plus connu le travail de Jacques Bénesteau (Mensonges Freudiens), auquel se réfère beaucoup Monsieur Van Rillaer, et je serai heureuse avant de pouvoir le lire (question de temps) de toutes les critiques accessibles sur "le livre noir de la psychanalyse" qui vient de paraître aux éditions des Arènes, et à l'écriture duquel Jacques Van Rillaer a participé.

Freud, et son ambition, ses mensonges, ses impostures, et les dégâts occasionnés par ceux qui ne veulent pas assumer la réalité qu'il n'a jamais soigné personne et que la France est quelque peu attardée dans son approche de la psychologie, oui, parlons en !!!

Annabella - - 65 ans - 14 août 2005


Rivalités de clocher 8 étoiles

D'abord l'aspect dérangeant de ce livre : l'auteur y critique allègrement les écoles psys rivales avec un discours du type "Moi j'ai la vérité, les autres sont dépassés voire des escrocs". Ce manque d’humilité surprend car par ailleurs il montre de manière assez convaincante comment Freud ou Adler ont fait l'erreur de vouloir tout rapporter à leurs théories, même des cas qui n'avaient rien à voir.

J'ai lu Jung juste avant de livre ce livre, et en lisant Jung je lisais des choses que j'avais vécues, ou que j'étais en train de vivre, et donc POUR MOI Jung est vrai. Par contre, à nouveau pour moi, ce livre ne m'a pas entièrement concerné. Qu'est-ce que ça prouve ? Rien et sûrement pas que Jung est vrai pour tout le monde ni que la psychologie comportementale est toujours fausse. Cela prouve simplement que chacun est différent. Si l’auteur avait lu Jung (en fait il l’a probablement lu mais oublié : dans un chapitre intéressant sur la mémoire il nous explique que celle-ci est sélective et qu’on oublie facilement ce qui va à l’encontre de nos propres idées), si il avait lu et retenu Jung donc, il saurait que chaque homme a la croyance parfaitement insensée que la psyché des autres fonctionne comme la sienne, ce qui est parfaitement faux.

L’évidence est pour moi que Freud, Jung, Adler, les comportementalistes, chacun a parfois raison et parfois tort. Celui qui souffre d'obésité ou qui veut arrêter de fumer par exemple n'a pas les mêmes besoins que celui qui souffre de ne pas donner un sens à sa vie ou que celui qui a subi un traumatisme sexuel dans son enfance. J’imagine même que parfois un mix des différentes écoles peut être recommandable.

L’auteur réserve donc un large chapitre à une attaque en règle de la psychanalyse. Comme un amoureux dépité qui dénigre systématiquement son ancien amour (c’est un ancien Freudien), il manque de nuance. Ainsi la psychologie comportementale en a fini avec le vieux mythe de l'Inconscient nous dit-il, mais sa vision de l’inconscient qu’il critique à juste titre n'a rien à voir avec ce que j’ai lu chez Jung. En outre, lis-je quelque part, notre époque en a enfin fini avec cette vieille croyance de l'âme. Là je suppose qu'il parle pour lui, car moi personnellement je n'en ai pas fini avec cette "vieille croyance" et j'imagine qu'il pourrait tomber parfois sur des patients dont le problème est justement de souffrir de cette âme ! D’une manière générale j’ai l’impression que van Rillaert schématise la théorie de Freud à outrance pour mieux la démolir.

La psychologie comportementale a la prétention d’être une science mais, comme le fait remarquer Lela, dénigrer les autres de cette manière n’a rien de scientifique. Et ces rivalités de clocher entre psys, ce n’est pas l'idéal pour l'image de marque de la profession, il y a un côté bagarre de cours d'école navrant. Ceci dit il est certainement vrai que les abus sont légions dans le monde des psychothérapeutes, quelle que soit l’école, et j’imagine que certains patients pourraient bénéficier de la lecture de ce livre, pour remettre leur thérapie en question.

Bon finalement il faut quand même je parle un peu du livre, surtout que je le trouve très bien, très intéressant et très bien écrit. Comme le texte est truffé d'anecdotes et que - malgré la prétention scientifique - les expériences effectuées par les psys sont en général ludiques, ça se lit avec plaisir. L'auteur offre un bon panorama de la psychologie comportementale, il ne faut pas être un initié pour comprendre car c'est clair et bien structuré.

Bien qu’encore juvénile la psychologie comportementale est arrivée à produire des équations comportementales relativement utilisables, le but étant par exemple de permettre aux gens de comprendre pourquoi ils font des choses qui sont mauvaises pour eux (la réponse : parce que parfois on ne pense pas aux conséquences néfastes à long terme, on ne pense qu’au plaisir immédiat). Le chapitre penser et agir, sans être transcendant, est assez utile dans la vie quotidienne en effet.

Evidemment il ne faut pas trop attendre non plus de ce genre de livre, ainsi quand on vous dit au verso du livre que l'auteur va vous donner la définition du bonheur c'est quand même un tantinet exagéré, attendez-vous juste à quelques considérations de bon sens sur la question.

Un livre à lire pour ceux que ça intéresse et qui veulent mieux vivre.

Saule - Bruxelles - 59 ans - 22 mars 2004


Il faut bien tuer le père! 4 étoiles

D'accord avec toi Lela ; actuellement, le discours bien pensant est de dire que Freud est ringard et inutile ; vive le comportementalisme ; mais c'est tout simplement parce que notre époque ne donne plus le temps aux patients de faire leur travail d'introspection. En plus, ce qui me fait bien rire, c'est que les psychologues, quelle que soit leur école, en revienne toujours à un propos bien freudien, plein de référence au maître mais il ne faut surtout pas le dire!

Apostrophe - Bruxelles - 63 ans - 12 mars 2004


hou la la !!! 1 étoiles

Je suis vraiment choquée du résumé de ce livre. C'est ainsi que l'on défend sa "théorie" ? En crachant sur une autre école ?

Ainsi, si le seul moyen de défendre ses idées est, pour cet auteur, de "descendre" la psychanalyse à coup de critiques à deux balles ... cela ne donne pas du tout envie de lire ce livre. Parce que franchement un commentaire comme : "redire et encore redire des traumatismes et des frustrations c'est comme gratter sans cesse une peau eczémateuse" me semble vraiment d'un niveau « intellectuel » assez bas. Il s’agit – à mon sens - plutôt d'un slogan racoleur qui à pour but de d'attirer les personnes qui sont dans une situation délicate, difficile et qui cherchent de l’aide !

Chat Pitre a raison, il faut - pour être psychanalyste – avoir « fait » une psychanalyse (l'avoir "terminée" !) et surtout continuer à voir cet analyste. Il y a matière à critique peut être mais que dire d'un psychologue qui a effectivement terminé 4 ans d'études ... et qui a donc un diplôme … oui ... mais ce diplôme est-il un gage de santé mentale ? Non pas du tout ! Il peut être une personne équilibrée durant ses études mais peut perdre les pédales à tout moment de sa vie et pour une période plus ou moins longue ! Je connais une psychologue comportementale qui se faisait battre par son mari ! Tout ça pour dire que des gens paumés ils y en partout ... et que oui nous sommes quelque part à la merci du thérapeute quel qu’il soit !

Freud a bien évidemment pris un coup de vieux … et notamment grâce à d’autres psychanalystes comme : Lacan ou Dolto pour ne citer que les plus connus !

Pour terminer je dirais que la psychologie comportementale est l'image même de la société dans laquelle nous vivons : il nous faut un résultat rapidement! Loin de moi l'idée de critiquer cela ... mais je pense que il s'agit d'un choix. Il y encore des personnes qui souhaitent prendre leur temps, veulent travailler à leur rythme et désirent aller chercher eux-même dans leur subconscient les réponses à leur questions. D'ailleurs le dernier paragraphe parle de "chemin moins long" ... moi je n'ai pas peur de faire un petit détour ... et je ne vois pas pourquoi je devrais être critiquée pour cela !

Lela - Bruxelles - 53 ans - 28 janvier 2004