Traité des peaux
de Catherine Harton

critiqué par Libris québécis, le 9 juillet 2015
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Des inuits du Groenland aux amérindiens du Canada
Catherine Harton est une jeune Montréalaise qui vient d’écrire un recueil de nouvelles très homogène sur les premières nations du Canada et du Groenland. Elle passe en revue tous les problèmes que les tribus ont affrontés et qu’elles affrontent encore. Les séquelles sont incommensurables et fort publicisées par les médias.

L’œuvre se présente comme un triptyque couvrant les aléas des Inuits du Groenland, suivis de ceux du Nunavut (territoire au nord des provinces de l’ouest). Ça se termine avec les amérindiens du Québec. Ce sont des peuples en pleine mutation à cause des soi-disant progrès de la civilisation.

On se sert honteusement de leur territoire pour s’enrichir. Amoureux de la nature et de la faune, les autochtones assistent, impuissants, à la destruction de leur milieu au profit des entreprises forestières et hydroélectriques. C’est sans compter le lobbying des écologistes qui insiste avec un certain succès auprès des gouvernants afin qu’ils légifèrent pour circonscrire la pratique de la pêche et de la chasse aux phoques. Se nourrir et se vêtir deviennent de plus en plus difficiles d’autant plus que la population boréale habite des contrées dépourvues de tous services. Elle doit se recycler en délaissant le chauffage au bois, les traîneaux à chiens, le traitement des peaux en vue de la confection de vêtements pour se protéger de la longue saison hiémale. On détruit en quelque sorte une fusion avec une nature et une faune qui assurent sa survie.

L’auteure s’abreuve à des images fortes pour dépeindre l’exotisme d’une région inconnue de la majorité. Qui sont les Québécois qui ont visité Kuujjuaq ? Ce n’est pas la destination soleil par excellence même si l’astre en question se couche fort tard en été. Apparenté à une fable, le recueil de Catherine Harton reproduit bien la matrice autochtone. Bref, sa plume poétique rend crédible le fait « qu’une pieuvre avait soufflé ses longs baisers mortels dans le ciel abitibien » tourmenté par les vents arctiques que le Premier ministre du Québec s’apprête à mater au profit de ceux qui veulent exploiter les ressources minières.