Qu'est-ce que le tiers-état ?
de Emmanuel-Joseph Sieyès

critiqué par Veneziano, le 4 juillet 2015
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Une Constitution après une Révolution
Cet abbé prend le parti du Tiers-Etat, en vue d'assurer un minimum d'égalité politique et sociale, au sein du Royaume de France. Il critique violemment l'institution des Etats généraux, organe législatif consultatif, qui, par sa composition et la mise au vote par ordre de ses avis, s'avère totalement discrédité. Le peuple n'a pas la parole, des droits diminués par des privilèges devenus injustifiés. Le vote par tête et non par ordre s'impose.
L'adoption d'une Constitution où consacrer une nouvelle répartition des pouvoirs politiques entre institutions et ordres sociaux s'avère indispensable. Aussi s'inspire-t-il de la Constitution britannique, pour laquelle il avoue beaucoup de respect, ce qui est également le cas de Montesquieu (cela ne sera pas suivi d'effet par la volonté d'assurer une stricte séparation des pouvoirs).

Pour asseoir sa démonstration, l'abbé s'appuie sur un plan devenu célèbre, basé sur une formule faite pour être mémorisée :
1 Qu'est-ce que le Tiers-Etat ? Tout.
2 Qu'a-t-il été jusqu'à présent ? Rien.
3 Que demande-t-il ? A être quelque chose.
Cette trilogie fonde les trois premiers chapitres de cet essai programmatique, assez court ; les suivants s'avèrent un peu plus techniques, et consacrés aux principes gouvernant la Constitution idéale à adopter selon lui.

Cet écrit est l'un de ceux les plus importants ayant fondé la philosophie politique et le pacte sociale de notre pays, au lendemain de la Révolution de 1789. Clair et sans qu'on soit obligé d'abonder sur tout, il doit être lu.