Le petit guide à trimbaler de Philip K. Dick
de Étienne Barillier

critiqué par Antihuman, le 24 juin 2015
(Paris - 41 ans)


La note:  étoiles
Vie et mort d'un prophète
Longtemps considéré par les harpies et autres rapaces de la critique comme un "tire-au-flanc" sinon un psychotique vaguement drogué, Phil Dick lui se plaignait surtout de ses compatriotes américains, en répétant dans moult interviews que la SF était méprisé chez lui...

En effet il était tiré à faible tirage et, comme nous le stipule très justement ce guide, l'illustre visionnaire avait bien souvent, au cours de sa vie, bien du mal à joindre les deux bouts, ainsi que ces innombrables messieurs et mesdames qui sont pourtant parfaitement soumis à la société - en ce qui les concerne, en ayant tous des fins de mois difficiles. Et ce sans faire du grand Art.

Philip K. Dick, lui, était quant à lui définitivement à part et s'est consacré toute sa vie à sa vocation même s'il n'a bénéficié que d'un relatif succès. De plus, il a erré de femmes en femmes (et aussi de produits dopant en neuroleptiques et amphétamines variés) sans jamais trouver l'âme soeur, la vraie et inamovible. Il a été également en effet méprisé par ses pairs et a trouvé, à la fin des années 70, un certain refuge en France du coté des intellectuels.

Bon évidemment ce qu'on ne dit pas, c'est qu'il n'aurait été sans doute jamais publié dans ce pays de Descartes tellement obtus quand on y pense, et surtout à ses débuts soit dit en passant... Mais Dick renferme en lui un tel tas immense de secrets et de règles d'or qu'on ne peut décidément l'ignorer sans être touché par cette écriture à la fois si proche et si tranchante, et en même temps tant au fil des choses: l'autre monde attendra, donc.

Enfin Philip K. Dick, avant d'être adapté au cinéma de très nombreuses fois (et aussi avant de rejoindre sa soeur jumelle défunte) a prévu la réalité virtuelle, les portables, pratiquement Google et toute la Silicon Valley actuelle et encore une infinité d'autres choses, n'en déplaise à ses détracteurs tellement minables. Rien que ça. De fait, ce guide résume très bien sa vie et cette sorte d'influence occulte qu'il a pu avoir et je ne vais pas me mettre à répéter son contenu ou ce résumé de l'éditeur déja inscrit au verso: mon seul reproche étant que cet ouvrage est parfois un brin trop complet en manquant un tout petit peu d'un zeste de personnalité, même si je l'estime beaucoup.

Mes oeuvres favorites personnelles de Phil Dick à moi, pour terminer ce billet destiné à ce complexe militaro-industriel si puissant, sont donc dans l'ordre et dans le désordre ubikien:

- D'abord, toutes ses nouvelles et surtout celles sorties dans "Amazing Stories."

- "Le Maître du Haut-Château."

- "Les voix de l'asphalte."

- "Les androides rêvent-ils de moutons électriques ?"

- "Le Dieu venu du Centaure."