Zone érogène
de Philippe Djian

critiqué par Sundernono, le 15 juin 2015
(Nice - 41 ans)


La note:  étoiles
L'écrivain Philippe Djian
Zone érogène, paru en 1984, est le deuxième roman de Philip Djian, une œuvre qui préfigure quelque peu 37°2 le matin.
Premier réflexe : avec un titre comme celui là et connaissant Djian on se dit que les culottes vont sacrément palpiter au cours des 350 pages que l’on s’apprête à parcourir. Pourtant le roman s’attache essentiellement à l’écrivain, au processus créatif, son rapport aux autres, son errance dans une vie telle un long fleuve pas si tranquille que cela.

"Qu'est-ce qui peut pousser un type de trente quatre ans, au meilleur de sa forme, à rester cloué des journées entières sur une chaise, plus une bonne partie de la nuit?"
Non la connerie n'expliquait pas tout, en fait, la bonne réponse était : "ce qui pousse un type à écrire, c'est que ne pas écrire est encore plus effrayant. »

Jeune écrivain de 34 ans, Philippe Djian (tiens, tiens ?!) dont le premier roman lui permet de vivre de façon correcte, mène une petite vie bien rangée, partagée entre histoires amoureuses, virées nocturnes, consommation de bières, embrouilles, rencontres éphémères et autres. Un quotidien pas si monotone que cela, heureusement d’ailleurs pour le lecteur ! Les femmes passagères, l’écriture de son nouveau roman, les virées chez son meilleur ami Yan, la fuite du quotidien, la difficulté de concilier écriture et vie de couple sont les principaux éléments d’un roman très contemporain.

Le style Djian peut surprendre d’un premier abord. Le vocabulaire est celui du langage courant. Pas de fioritures, pas de gants, pas de jolis enrobages pour magnifier la réalité. Nous sommes dans un style assez direct. Le vocabulaire est parfois limité, je pense notamment aux mots « truc » ou « machin » qui reviennent frénétiquement. Ne vous attendez pas non plus à de la poésie même si certains passages sont très bien écrits et révèlent une certaine sensibilité. Le roman se lit très bien et malgré un quotidien parfois glauque, Zone érogène m’a accroché.

Un roman particulier mais plaisant.