Ravensbrück
de Germaine Tillion

critiqué par Veneziano, le 13 juin 2015
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un témoignage majeur
Cette anthropologue émet un rapport sur le camp de concentration qu'elle a fréquenté, pour l'avoir subi. Il y a tant, bien que mal, mené enquête. Par la suite, ses recherches lui permettent de retracer le processus décisionnel et la mise en place de cette politique de masse d'internement, de travail forcé et d'exécution. On y apprend que Himmler entreprend une opération de promotion immobilière, par le rachat de terrains vagues, où est construit le camp, et en profite pour s'enrichir par l'opération de maîtrise d'oeuvre.
Par les témoignages immédiats, puis par ceux après coup, elle arrive à reconstituer les vagues d'arrestations, la répartition des femmes, les relations des groupes de détenues, les méthodes d'extermination, l'évolution statistique des personnes exécutées. Les données chiffrées, les schémas et les documents d'époque ne manquent pas, les annexes éclairent et complètent cet ouvrage central, dont cette version est la troisième et dernière en date.

Il paraît exhaustif et fait office d'ouvrage majeur. Il est très instructif, et permet de comprendre le sujet de manière éclairée. Sa lecture n'est pas aisée, tant le sujet s'avère, fatalement, un peu rude, mais il est bien fait élaboré et écrit, et donne envie d'aller plus loin, de vouloir comprendre. Il est à lire.