Regarde les femmes passer
de Yves Reynaud

critiqué par Henri Cachia, le 3 juin 2015
(LILLE - 62 ans)


La note:  étoiles
Névroses théâtrales
Formidable première pièce de théâtre d'Yves Reynaud, composée de 27 tableaux montrant Paul dans différentes situations très fantasmées, tantôt calculant les probabilités de se faire aimer par telle ou telle femme, ou encore interprétant le moindre geste d'une autre comme une invite.

Au début, l'humour est présent pour glisser progressivement vers des propos qui se font incohérents en nous faisant des confidences névrotiques. Le délire gagne peu à peu et glisse insensiblement vers une douce folie, en passant de l'angoisse de l'incommunicabilité à la persécution.

Il finit par oublier d'aller travailler en mangeant des mandarines toute la journée, et sort avec un couteau, la nuit, nous laissant envisager de sombres présages.
Cette courte pièce à un personnage est un trésor d'écriture simple et limpide.

Deux nouvelles complètent cet opuscule : "Solitude lunaire"(Prélude à un fait divers), et "Combat pour la vie", qui sont de la même veine que "Regarde les femmes passer.

Un régal de lecture.