L'hydrolyse affriolante
de Christophe Esnault

critiqué par Débézed, le 20 mai 2015
(Besançon - 76 ans)


La note:  étoiles
Amour à mort
Un petit livre pour un long poème ou un long poème dans un petit livre, un long poème comme un mille-pattes composé de vers de mille pieds pour chanter l’eau qui coule sur la courbure d’une hanche, les femmes fluides qui s’épanchent comme des fleuves alanguis en longs méandres.

« Le fleuve se confond à tes courbes enchanteresses »

On pense inexorablement à la femme liquide qui hante la chanson de Ferré :

« Une robe de cuir comme un fuseau
Qu'aurait du chien sans l'faire exprès
Et dedans comme un matelot
Une fille qui tangue un air anglais »

Dans ces vers d’une douce sensualité érotique où le rythme et la musique tiennent lieu de ponctuation, de respiration, Christophe Esnault chante les femmes qui l‘ont séduit, qu’il a désirées mais pas toujours conquises, le laissant abandonné dans son amertume à croire que l’amour peut se confondre avec la mort quand il est mal partagé.

« L’envie de mourir et le désir de t‘étreindre sur le chemin de halage ».

« Maison isolée où le médecin de famille précède l’ambulance ».

Poème d’amour, de douleur et d’angoisse en de bien jolis vers qui constituent un très bon texte méritant bien, avec ses seize strophes de huit vers chacune, de figurer parmi les recueils même s’il n’est qu’un numéro de la revue « Poésie en voyage ».