Par amitié
de George P. Pelecanos

critiqué par Ardeo, le 19 mai 2015
(Flémalle - 76 ans)


La note:  étoiles
Nick's trip
Voici ‘un Pelecanos’ qui m’a vraiment surpris ! Je pensais avoir acheté le dernier roman de cet auteur que j’apprécie beaucoup et voilà que j’étais en possession de son 2e roman ! « Par amitié » est en fait le nouveau titre du roman paru en 1993 et traduit en français sous le titre « Nick la galère ». Pas grave puisque je ne l’avais pas lu !
Nick, c’est Nick Stefanos, grec d’origine qui va apparaître dans d’autres épisodes de cette saga washingtonienne. Même si tous les polars de Pelecanos se déroulent dans la capitale US, le héros de celui-ci est un homme qui partage son temps entre des enquêtes « privées » (celle-ci, il la fera « Par amitié » pour une vieille connaissance qui a des ennuis), des prestations comme barman où il voit défiler une série de personnages tous plus « typés » les uns que les autres … sans oublier durant l’une et l’autre de ses occupations professionnelles, des soûlographies sans fin et une consommation d’alcool des plus élevées.
Donc, Nick va chercher l’épouse de son ami et il va se trouver confronté à des mafiosi, des policiers véreux et d’autres, des femmes pour la plupart assez conventionnelles (pas de ‘femme fatale’ !), des informateurs et des « bouseux » de la campagne (de Virginie, je suppose) où va le mener son enquête.
Il ne se passe pas grand-chose dans ce roman. Le quotidien des personnages est meublé par des visites dans des établissements de consommation et surtout des bars, des balades en voiture, des auditions de CD de rock ou de jazz et quelques petites « aventures » amoureuses ou non !
L’écriture de Pelecanos est (déjà) fluide, détaillée, attrayante. Ses options dans la vie et ses prises de position sont (déjà) en faveur des plus défavorisés et des faibles contre les manipulateurs, les escrocs et les criminels de tout bord. Le sens du devoir, de la justice, de l’amitié de notre héros seront là jusqu’à la fin de l’aventure qui se terminera par un bain de violence que les pages « dilettantes » de la grosse partie du roman ne laissaient pas pressentir !
Un bon Pelecanos donc, où la dimension politique n’apparaît pas encore mais un roman mineur par rapport à d’autres que j’avais beaucoup aimé : « Anacostia River Blues », « Suave comme l’éternité » ou « King Suckerman ».