La muselière
de Minette Walters

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 20 janvier 2004
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Secrets et silences
Ce roman débute avec la découverte d'une vieille dame morte dans son bain avec une muselière sur la tête, un instrument médiéval qui était utilisé pour réduire les mégères au silence.

Avec cette prémisse, Walters développe une histoire complexe aux multiples personnages juteux. On navigue dans le brouillard des secrets et des mensonges en découvrant pas à pas les facettes du mystère.

Ce polar a remporté un gold dagger de la CWA en Angleterre et je dois admettre qu'il s'agit d'une lecture très divertissante. Sans révolutionner le genre, l'auteure nous livre tout de même un bon roman policier.
Pas convaincu 4 étoiles

Pour moi ce roman ne respecte pas vraiment le canon du roman policier, la solution est certes inattendue mais c'est parce que l'auteur a triché! Certes Agatha Christie triche aussi parfois mais pas de la même manière, là l'auteur nous détourne de la solution pendant tout le roman puis hop le dénouement sort du chapeau!

De toutes façons l'enquête n'est pas le coeur de ce livre : elle s'embourbe rapidement, l'inspecteur piétine et semble assez vite dépassé par les événements!
Plus intéressantes sont les relations complexes et ambiguës entre les personnages - le "je t'aime moi non plus" entre la mère et sa fille ou entre la femme et son mari donne lieu à des situations et des dialogues intéressants.

Malgré tout, l'ennui m'a assez vite gagné, il y a bien meilleur ailleurs et Agatha Christie peut dormir sur ses deux oreilles, Minette Walters ne lui fera pas concurrence

Florian1981 - - 43 ans - 31 août 2014


de l'art du mensonge dans le roman policier 10 étoiles

En digne héritière d'Agatha Christie, Minette Walters nous convie à un huis-clos familial où, de mensonge en mensonge, tout le monde se trouve engagé dans une spirale infernale conduisant à la mort. Mathilda Gillespie, qui faisait régner la terreur autour d'elle, est retrouvée morte dans sa baignoire, les poignets tailladés et le visage affublé d'un horrible masque de métal rouillé en forme de muselière. Un testament rédigé peu de temps avant sa mort semble désigner la coupable. Mais s'agit-il vraiment d'un meurtre ? Grâce au flair et à la ténacité de l'inspecteur Cooper, et à sa connaissance approfondie de Shakespeare, des secrets savamment enfouis vont refaire surface et le conduire vers la résolution de l'énigme. Lecteurs curieux et fins connaisseurs des énigmes policières, ne cherchez pas à deviner la fin de l'histoire, vous n'y parviendrez pas, malgré toute votre perspicacité, tant Minette Walters sait jongler avec les fausses-pistes. L'étrangeté, si typique de cette auteure féconde ("Le sang du renard"), est encore absente de cet opus qui fait partie de ses tout premiers romans, mais le talent est là, et bien là. Á déguster, avec un chat sur les genoux et une bonne tasse de thé sur le guéridon…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 1 janvier 2014