Au nom du père
de Françoise Bourdin

critiqué par Sotelo, le 22 avril 2015
(Sèvres - 41 ans)


La note:  étoiles
Anecdotique.
Gabriel Larcher est un ancien champion de Formule 1. Incroyablement vaniteux et méprisant, son égoïsme a profondément marqué sa famille. Deux de ses enfants, Dan et Valentine, ont voulu marcher sur ses traces mais n'ont gagné que mépris et remontrances de la part de leur père. Son troisième enfant, Nicolas, a préféré choisir une voie complètement différente, la médecine, ce qui entraîne également des conflits avec son père. Et enfin sa femme, Albane, cache un grand secret qui risque de bouleverser la vie de toute la famille. Un roman qui aurait pu être intéressant, qui aurait pu proposer une réflexion pertinente sur l'influence des parents sur leurs enfants, mais qui malheureusement ne va pas assez loin. Les enjeux dramatiques sont un peu trop légers, le final s'avère très prévisible et trop convenu. Dommage.
Eloge du milieu rural 6 étoiles

Ce Bourdin se passe dans l'univers des courses automobiles mais ce n'est qu'un prétexte. En effet, comme dans d'autres de ses romans, que l'intrigue se déroule chez des pêcheurs, des éleveurs de chevaux ou des bûcherons, ce n'est pas l'essentiel. Ce qu'elle veut nous montrer, avant tout, ce sont des provinciaux qui bossent dur, qui tombent amoureux et qui se retrouvent pour des grands repas de famille le week-end.

Ça, c'est pour le coté positif. Ce qui pique chez Bourdin, ce sont ces doubles vies qu'ont souvent ces hommes et femmes au fin fond de la France. Là, en l'occurrence, c'est cette Albane, mariée et mère de trois enfants, et qui pendant vingt ans va faire quelques petits extras chez un entrepreneur local. Je note que Paris et les Parisiens n'ont pas plus la cote. Ça aussi, c'est récurrent chez Bourdin. Stressés, désagréables, sans-gêne, habitant dans des logements au loyer hors de prix, naviguant dans des transports en commun saturés pour aller travailler douze heures par jour.

A l'inverse, sa description de la Sologne est bien plus séduisante. Bons petits restos, balades en forêt, patrons sympas, sens de la famille et de l'amitié chez les Larcher. On devine aisément vers quel milieu va sa préférence. On a aussi le droit de préférer l'inverse.

Incertitudes - - 40 ans - 22 septembre 2021


Baume à l'âme 8 étoiles

On peut toujours voir le verre à moitié vide et être dans la frustration d'une histoire à la fin, peut-être pas convenue mais prévisible. Mais s'attacher à lire un livre de Françoise Bourdin, c'est d'emblée être sensible à cet univers-là. "Au nom du père", comme l'ensemble de son œuvre, nous permet d'explorer des situations de vie, et surtout de s'inspirer selon notre sensibilité de certaines psychologies des différents personnages pour nos vécus à chacun. Ce n'est certainement pas la volonté de l'auteur que ses oeuvres soient des réceptacles de préceptes à adopter ou à suivre, mais à chacun dans ce monde de tensions extrêmes, de violences latentes de pouvoir en prendre ce dont il en a envie. Cela fait du bien de lire, de s'approprier ces valeurs distillées avec élégance dans ses romans.

Lolo26 - ROMANS SUR ISERE - 58 ans - 19 février 2021