La maison qui grince
de Karrie Fransman

critiqué par Fanou03, le 17 avril 2015
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
Une Maison du bout du monde
Une jeune femme, Barbara, emménage dans un immeuble victorien au 141 Rottin Road. Bien vite elle va s’apercevoir que l’immeuble, malgré une soi-disant récente rénovation, est en piteux état, et que ses voisins cachent des secrets inavouables...

Mon Dieu qu’il peut paraître rebutant, le graphisme de Karrie Fransman ! Les tonalités en bleu et noir de l’album, particulièrement tristes, ainsi que les visages des personnages, affligés avec des espèce de bajoues grotesques, ne charment pas forcément (c'est peu de le dire), de prime abord, le regard du lecteur.

Et pourtant voici un album que je ne serai pas prêt d'oublier ! Entre les murs de cette maison, Karrie Fransman nous fait rentrer peu à peu dans l’intimité mystérieuse des locataires. À l’image de l’immeuble, qui tombe en lambeaux, les protagonistes, enfermés dans la solitude, se délitent lentement, en proie à leurs tourments qui confinent parfois aux pires névroses. Une bonne dose d’humour noir, un côté décalé, et aussi beaucoup de tendresse, permettent heureusement de donner un peu de fraîcheur à cette ambiance parfois glauque.

Dans un final ahurissant et complètement halluciné, La maison qui grince nous offre, poussée à l’extrême, la peinture dérangeante d’une société angoissée cherchant désespérément le bonheur auquel elle aspire.