Maudits
de Joyce Carol Oates

critiqué par Sotelo, le 8 avril 2015
(Sèvres - 41 ans)


La note:  étoiles
Un livre très prometteur mais finalement indigeste.
Voici un roman qui s'annonçait très prometteur, le récit d'un historien sur des évènements étranges survenus à Princeton en 1905. Début accrocheur, multiplicité des points de vue, le livre s'annonçait sous les meilleurs auspices. Hélas, les descriptions interminables de Oates qui égarent trop souvent le lecteur et qui font que l'intrigue perd énormément en fluidité, gâchent ce roman plein de promesses. Dommage.
Une merveille 10 étoiles

MAUDITS de Joyce Carol Oates "Philippe Rey 2014 - traduit de l'anglais US 2013" 803,- pages

Le diable s'invite à Princeton. 1905, la très puritaine Amérique semble avoir oublié que chacun a forcément un ancêtre émigré. Le Révérend Slade semble avoir occulté son passé, ses relations avec ses deux épouses pour prêcher à l'encontre des catholiques, pire encore des juifs, les nègres tout juste libérés de leurs chaîne et les femmes hystériques qui réclament le droit de voter... voyons ça ! Même les protestants évangélistes et les enthousiastes sont fustigés en chaire. Le bon peuple semble aimer la religion austère et le Dieu créateur sévère, jaloux, coléreux... la rigueur sous toutes ses formes.
Le révérend est aimé, invité, écouté, consulté. Le révérend est la référence.
Et voici que la ville tranquille va connaître des épisodes tumultueux. Des disparitions, des morts inexpliquées, des meurtres, des visions collectives.
La famille de Winslow Slade est particulièrement éprouvée !

Joyce Carol Oates (dont je ne dirai jamais tout le bien que je pense d'elle) donne une fois encore l'incroyable puissance de la littérature américaine. Quand elle est à ce niveau, c’est vraiment irrésistible.
Dans ce livre difficile (qui est un roman je le rappelle) des personnages ayant existé s'invitent dans l'action : Woodrow Wilson et S. Grover Cleveland qui furent présidents des États Unis, Upton Sinclair écrivain socialiste célèbre et même Jack London sont parties prenantes dans l'aventure.
Ce récit n'est pas construit de façon linéaire mais un séquençage qui ressemble à si méprendre à un puzzle. Voilà donc qui est assez perturbant mais les belles choses se méritent et assurément "Maudits" est une pure merveille.

Monocle - tournai - 64 ans - 5 novembre 2018