Une aventure de Carol Evans : L'Héritage Greenwood
de Jacques Sadoul

critiqué par Ellane92, le 7 avril 2015
(Boulogne-Billancourt - 49 ans)


La note:  étoiles
à qui profite le crime ?
Carol Evans est ex-agent de la CIA, mise au repos, à son grand dam, par sa hiérarchie, qui trouvait suspect qu'elle prenne tant de plaisir à faire la sale guerre au Viêt Nam : "Il y a toujours des gens mal intentionnés pour prétendre que je tue par plaisir. Ce n'est pas vrai, si je le fais c'est que je ne peux pas m'en empêcher."
Carol s'ennuie dans la Californie où elle passe des vacances forcées. C'est sans doute pourquoi elle surveille, l'air de rien, la jolie blonde fort à son goût qui vient d'arriver. Mais la jolie blonde est très vite rejointe par deux malabars qui semblent la forcer à les suivre. Ni une, ni deux, Carol fonce la délivrer, la perspective d'un peu d'action et plus si affinité la faisant saliver à l'avance.
La jolie blonde, pas vraiment reconnaissante du secours apporté par Carol et encore moins intéressée par d'éventuelles histoires saphiques, s'appelle Amanda Greenwood, et se révèle être, avec son frère Baynard, l'héritière de l'empire Greenwood. Quand Baynard est retrouvé assassiné dans leur belle villa de Bel Air, Carol décide de se mêler un peu de l'histoire. Un peu d'action, et plus si affinité !

Publié en 1981, L'héritage Greenwood est le premier livre du cycle Carol Evans.
Ce livre a pas mal de qualités. D'abord, l'intrigue policière tient bien la route, il y a des moments de tension et d'autres plus calmes, et l'ensemble forme une histoire à la fois cohérente et non dépourvue de surprise. Le style de Sadoul est égal à lui-même : clair et précis, sans circonvolution, une facture honnête qui accompagne agréablement le déroulé de l'histoire, avec des dialogues bien sentis et de l'humour (c'est important, l'humour, pour moi en tout cas).
Comme souvent dans les écrits de Sadoul, les personnages féminins sont intéressants, avec en première ligne une Carol Evans bien atypique. En quelques lignes, on comprend vite qu'elle privilégie plus ses jambes que sa tête, l'action à la réflexion, l'efficacité aux procédures. D'ailleurs, elle ne s'encombre pas de sentiments pour résoudre son enquête : ses méthodes valent largement celles des gangsters. Enfin, c'est également une femme qui revendique, ou du moins, qui affiche et assume, dans un environnement quand même très masculin, son homosexualité.
Bref, un beau portrait de femme libre comme sait nous les proposer J. Sadoul, pas mal d'actions, du suspense, des courses poursuites, des fausses pistes, un chouïa de violence, une pincée d'érotisme… un bon début pour un cycle que je compte bien suivre !