Rançon sur un thème mineur
de Ed McBain

critiqué par JEANLEBLEU, le 6 avril 2015
(Orange - 56 ans)


La note:  étoiles
Un thème classique très bien traité par Ed McBain
Si le thème de ce roman policier de la série du 87ème district est archi-classique (l’enlèvement de l'enfant d'un riche homme d'affaires), Ed McBain a su subtilement en faire un roman passionnant.
Tout d'abord, il y a l'erreur des ravisseurs qui enlèvent l'enfant du chauffeur au lieu de l'enfant de l'homme d'affaires. Mais surtout, ce qui fait l'intérêt principal de ce roman c'est la description des rapports entre cet homme d'affaires et son travail (un milieu de requins), entre cet homme d'affaires et son épouse (faut-il payer la rançon pour un enfant qui n'est pas le leur ?), entre les ravisseurs (un kidnapping d'enfant n'est-il pas un crime encore plus odieux qu'un assassinat ?).
Et par-dessus tout, il y a le style impeccable de Ed McBain, tour à tour poétique, humoristique et critique.
Un bon moment de lecture.
Ce roman (de la fin des années cinquante /du début des années soixante) se trouve dans le tome 2 de l'intégrale en 9 tomes des aventures du 87ème district (dont le héros est un commissariat de la ville imaginaire d'Isola, en réalité New-York).
Un rapt d’enfant, plus un coup fourré ! 7 étoiles

Tous les ingrédients sont dans cette affaire de rançon, ou comment s’en sortir la tête haute dans cette histoire du bien et du mal quand l’argent, joue l’empêcheur de tourner en rond. D’un côté une bande de ratés pas très futés d’un autre un homme d’affaire désireux de préserver son pognon. Mais aussi dans chaque camp deux femmes qui auront leurs mots à dire.
Mais qu’il est dur d’y voir clair quand, quand Le pognon brouille la vue !
Extrait :
Diane regarda son mari se verser une généreuse rasade d’alcool ambré dans un verre ballon, reboucher la bouteille et revenir à son fauteuil en faisant doucement tournoyer le liquide dans son verre.
Enfin, elle murmura :
-Doug, tu n’as pas le droit de jouer avec la vie de Jeff.
-Non ? A qui a-t-on réclamé de l’argent ? Et que fait Reynolds pour sauver son propre fils ? Il reste assis sur son cul comme il a fait toute sa vie ! Pourquoi devrais-je, moi payer pour son fils ?
-Doug, je suis en train de faire des efforts pour ne pas hurler. Si tu continues, je vais hurler.
-Et bien ! hurle, si ça t’amuse ! Mais vraiment, je ne vois pas là de quoi hurler. On n’aurait jamais dû me réclamer cette rançon, et je ne veux pas me laisser faire, un point, c’est tout. En ce qui me concerne, l’incident est clos.
-L’incident ! Mais c’est un enfant, Doug ! Un petit garçon !
-Et après ? Ce n’est pas le mien.

Pierrot - Villeurbanne - 72 ans - 17 août 2016