La faille
de Hillary Waugh

critiqué par Antihuman, le 5 avril 2015
(Paris - 41 ans)


La note:  étoiles
"Mon copain est mort !"
Encore une dame du polar à l'écriture pour le moins insolite et originale: si Hillary Waugh, dans "La faille", prend soin d'éviter les aboyeurs si fréquents du genre avec ces effets de violence primitive (qu'on croise d'ailleurs si souvent dans ces nouveaux bouquins que lèchent une grande part de ces journaleux cuistres et fats), ce n'est évidemment pas pour rien et ainsi, l'intensité de son récit monte crescendo au lieu de montrer en permanence de cette sorte d'action qu'on ne croise jamais dans la vraie vie...

Ici, la peur se cache dans l'absence et parmi l'ennui au quotidien - et aussi dans la suspicion que subissent, malgré eux, ces deux évadés cachés dans la ville - et non par des gunfights provoqués par des armes aux chargeurs interminables ou par l'intermédiaire de coups montés qui n'ont aucune conséquence aucun contrecoup, tels que vous le verrez également dans les thrillers de ces cinéastes branchouilles tellement surfaits mais si adulés.

Au contraire, au début du récit de "La faille" on éprouve tout d'abord de la sympathie pour Tony et Allie, qui semblent attirer l'infortune ou des circonstances néfastes comme autant de mauvaises rencontres qui ne font rien pour améliorer leur ordinaire sans lendemain. Et naturellement ils veulent gagner beaucoup d'argent, afin de vivre et survivre sans travailler puisque, en réalité et dans les faits, personne ne donne de rédemption à des fripouilles qu'a heurtée une vie bien trop dure. Et au fond, l'homme est-il vraiment bon quand on gratte le vernis, dans la vie de tous les jours existe-il seulement un embryon de morale ?

Peut-on réellement passer à travers les mailles d'une société matérialiste qui préfère presque toujours la forme au fond ?

Et comble de malchance, ce seront les femmes qui viendront les perdre en une fin particulièrement sordide, mais aucunement celles qu'on croit !




résumé




Elle travaillait dans l'unique blanchisserie automatique d'une petite ville de nulle part. C'était la soeur d'un co-détenu, dans la prison d'ou venaient de s'évader Tony et Allie. Ils espéraient bien trouver chez elle une bonne planque.
En fait l'astucieuse Lorraine ne tarda pas à subjuguer les deux jeunes truands. En leur faisant miroiter l'espoir de la grosse galette, la blanchisseuse au "grand coeur" les entraîna dans une sinistre aventure d'ou Tony et Allie furent loin de sortir... blanchis.