De regrettables incidents
de Armel Job

critiqué par Ddh, le 3 avril 2015
(Mouscron - 83 ans)


La note:  étoiles
Incidents au théâtre de la vie
Des incidents regrettables surviennent, tragiques mêmes. Au cœur du théâtre, un drame.
Werner a lancé une coopérative d’achats mais son hobby est le théâtre. Il fait partie d’une troupe de comédiens amateurs qui se produit une fois l’an au village de Jalbour en Belgique, non loin de la frontière allemande. Arsène Choquier, un bourgeois du coin, président de la troupe théâtrale, est un personnage pour le moins complexe. Vika et Olga sont les enfants d’un couple de réfugiés kazakhs susceptibles d’être renvoyés dans leur pays. Marianne, Rachel, Janine, autant de victimes d’hommes peu scrupuleux. Et des incidents se multiplient suite à la représentation théâtrale particulièrement tumultueuse.
Le lecteur suit avec intérêt les rebondissements qui émaillent ce roman. De plus, ce roman nous interpelle sur la réalité-fiction que représente une pièce de théâtre et nous interroge sur la présence des réfugiés et comment on les traite.
Armel fait le job dans son plus pur style 7 étoiles

L’auteur de l’Ardenne est à nouveau dans son élément favori, en abordant ses thèmes de prédilection, comme la vie rurale, l’ouverture aux autres et la complexité des relations humaines.

On retrouve donc de toute évidence, et pas forcément dans l’ordre des parutions, ce qu’il a déjà évoqué dans son dernier roman « Le meurtre du Docteur Vanloo », soit la description de la psychologie d’un prédateur sexuel totalement décomplexé, ou encore un exercice sociologique sur le thème des étrangers réfugiés en Belgique comme dans l’excellent « Et je serai toujours avec toi ».

Malgré le style toujours touchant et qui prend aux tripes, j’ai trouvé ce roman moins abouti que ceux commis par ailleurs, comme une sorte d'ébauche de ceux précités.

La fin est un peu confuse, et si on connaît un peu le processus littéraire de l’auteur, si j’ose dire, la surprise de la fin ne surprendra plus les inconditionnels d’Armel Job.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 14 janvier 2024


Jalbour en province de Liège 6 étoiles

Armel Job est un auteur belge très « recommandable » ! Mais ce dernier roman (édité en 2015) m’a un peu laissé sur ma faim. En effet, l’ambition première de Job était certainement d’utiliser une pièce de théâtre d’Ibsen qui est montée dans un petit club de village pas loin de Spa (mais le nom du bourg, Jalbour, est imaginaire, pourquoi ?) et de la transposer à des personnages et des évènements se déroulant dans la petite bourgade. Le parallèle n’est pas mal réussi, les personnages sont bien dessinés et les péripéties décrites pourraient être attrayantes SI, SI l’action n’était pas censée se dérouler en 1999-2000. J’aurais bien situé les évènements décrits à une autre époque (peut-être les années 60-70) mais pas à l’aube du XXIe siècle ! Notamment, cette manière dont le directeur se sert des femmes (« droit de cuissage »), les jalousies, rancœurs, secrets, silences … tout cela est un peu « décalé » par rapport à l’époque où l’action est supposée se dérouler : les amis de Facebook ne sont pas si loin ! Mais l’écriture est agréable et les petites kazakhes bien attachantes.

Ardeo - Flémalle - 77 ans - 29 décembre 2015


Blessures invisibles 8 étoiles

Dans le village de Jalbour dans les cantons de l’est, la vie s’écoule paisiblement… en apparence du moins. Cette année, comme chaque année, le théâtre du Royal Sillon recrute des amateurs pour sa pièce annuelle. Werner Sualem, qui a pris la place d’Arsène Chockier à la direction du théâtre en le forçant à démissionner conformément aux statuts, cherche en l’occurrence une jeune première et il a jeté son dévolu sur Olga Touzenbach, une jeune fille kazakhe dont la famille est menacée d’expulsion. Cette future représentation réveille des souvenirs douloureux et des blessures indélébiles dans le cœur des femmes de Jalbour, ainsi que la jalousie dans celui de leurs maris rongés par le doute. Et tout cela va très mal se terminer...
Du Maigret à la sauce moderne...

Pascale Ew. - - 57 ans - 12 juillet 2015