Le culte du banal - De Duchamp à la télé-réalité
de François Jost

critiqué par Veneziano, le 30 mars 2015
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
L'art dénervé d'originalité
Le pop art, le Nouveau roman ont dénervé l'art de tout élément original. Le phénomène a atteint son paroxysme, au point que seul le banal compte et devrait exister dans l'art ; aussi Loft Story est-il considéré comme l'un des meilleurs "films" de 2001. Les inconnus, Madame et Monsieur Tout-Le-Monde, investissent massivement les plateaux de télévision, au point qu'ils en viennent à légitimer les programmes où ils apparaissent de leur témoignage. Au cinéma stricto sensu, l'objet est placé au centre, et l'intrigue devient seconde, est recalée au point de presque devenir inexistante.
C'est cette tendance pernicieuse que dénonce l'auteur, universitaire en information et communication. Le phénomène a commencé par une dimension subversive, celle de Warhol et Duchamp, désormais perdue. L'art s'est affadi, et ne correspond plus à une recherche esthétique ou de réflexion sur ce qu'il représente.

Cet ouvrage est aussi court qu'intéressant. Les références sont assez nombreuses. Il fait prendre du recul sur une tendance de la création contemporaine. A titre personnel, je partage la thèse de l'auteur, mais, au-delà de cela, il est à conseiller, pour faire réfléchir et forger son opinion.