Azimut, N° 1 : Les aventuriers du temps perdu
de Wilfrid Lupano (Scénario), Jean-Baptiste Andréae (Dessin)

critiqué par Kabuto, le 21 mars 2015
(Craponne - 63 ans)


La note:  étoiles
Lewis Carroll inside
Le dessin est magnifique et c’est lui qui en premier lieu m’a attiré vers cet album. L’aventure pleine de fantaisie et d’humour n’est pas dénuée de poésie. On pense à Lewis Carroll et aussi aux Monty python en lisant Azimut. De bonnes références mais l’histoire part dans tous les sens et j’ai eu un peu de mal à entrer complètement dans le récit. Peut-être qu’en lisant la suite cela s’arrangera mais sincèrement, je ne suis pas pressé et d’autres lectures m’attendent…
Trop décousue et un peu trop délirante à mon goût, cette série possède pourtant un certain charme et beaucoup de qualités.
Une ambiance oscillant entre le merveilleux et l’horrifique 7 étoiles

Dans un monde imaginaire, le comte de la Pérue, après une très longue traversée sur l’océan à la recherche de terres lointaines, revient sans s’en apercevoir, avec sa flotte décimée, à son point de départ, le royaume de Ponduche. Cela fait bien rire le roi, Irénée le Magnanime, qui a financé l’expédition. Mais il pardonne à son officier, car depuis plusieurs mois les boussoles ont, au sens propre, perdu le nord. Le comte de la Pérue découvrira bientôt que la nouvelle fiancée du roi, la sulfureuse Manie Ganza, n’y est sans doute pas étrangère...

Assiste-t-on à la naissance d’une de ces séries qui vont marquer durablement la bande-dessinée ? À la lecture de ce premier album, tout porte à le croire en tout cas, tant l’univers imaginé par Wilfrid Lupano et Jean-Baptiste Andreae est riche d’inventivité. Les aventuriers du temps perdu met en place ce qui restera, on peut l’imaginer, le fil rouge de la série : les questions sur le temps (l’immortalité et le rapport à la mort) et l’espace (avec la perte du nord). L’album nous permet aussi de découvrir les personnages principaux, en particulier la très belle Manie Ganza, qui fait tourner la tête aux hommes et cherche à échapper à la vieillesse, accompagnée de son inquiétante bande de saugres, des marionnettes dotées d'une âme humaine (sans doute une des créations les plus fortes et les plus mystérieuses du récit).

Le magnifique dessin de Andreae, quant à lui, nerveux et léché, donne une ambiance oscillant entre le merveilleux et l’horrifique, servi par des dialogues riches en humour et en second degré.

Fanou03 - * - 48 ans - 27 mars 2015