Louise Michel, l'indomptable
de Paule Lejeune

critiqué par Bolcho, le 18 mars 2015
(Bruxelles - 76 ans)


La note:  étoiles
Une grande femme dans la Commune

Louise Michel, féministe, pédagogue, passionnée des sciences et des langues (elle apprend l'anglais et le russe), révolutionnaire, anarchiste. C'est un personnage exceptionnel, intimement lié à l'épisode de la Commune de Paris 1871), événement emblématique parmi les plus émouvants et porteurs d'espoirs de l'histoire sociale.
Ce livre est l'occasion de mieux connaître Louise Michel, mais aussi ceux et celles qui l'ont entourée. Des femmes en lutte comme elle : Paule Minck, Maria Deraisme, Léodile Champseix (dite André Léo), Nathalie Lemel, Madame Vincent, Victorine Brochon, Elizabeth Dmitrieff...
Car la Commune fut aussi – et même parfois surtout – une affaire de femmes, une grande partie des hommes ayant été mobilisée par la guerre ; par exemple, dans les ateliers municipaux, les femmes avaient instauré l'égalité des salaires !
Bien sûr, on en saura plus aussi sur les hommes de l'époque, qui, pour la plupart, sont mieux connus (puisque l'histoire est faite par les hommes...). Ceux qui sont du bon côté de la barrière (ou de la barricade...) : Théophile Ferré, Varlin, Jules Vallès, Henri de Rochefort (marquis ET Communard, cumul improbable mais réel), Lafargue (gendre de Marx, auteur du « Droit à la paresse » déjà critiqué sur CL, il ne participe pas personnellement à la Commune). Ceux qui sont anti-communards, dont, parmi les écrivains, Zola, Flaubert, Daudet. Et bien sûr le fossoyeur en chef de la Commune (et de beaucoup de parisiens), Adolphe Thiers, fervent défenseur du suffrage universel, car c'était pour lui le seul moyen de faire taire le peuple (et ça marche toujours aussi bien aujourd'hui...).
Louise Michel a passé de longues années en exil en Nouvelle -Calédonie (avec d'autres Communards) où elle a eu d'excellents contacts avec les Canaques et où elle s'est livrée à d'intéressantes expériences scientifiques (application du principe de la vaccination afin de préserver les papayers). A son retour d'exil, elle est attendue par une foule de plusieurs milliers de personnes. Bien plus tard, le 22 janvier 1905, son enterrement est organisé sous le contrôle de milliers de policiers et militaires. C'est un véritable événement populaire.
A noter que le hasard fit bizarrement les choses puisque cette date est aussi celle du début de la Révolution de 1905 en Russie.