René Magritte est généralement classé dans le mouvement du surréalisme, celui dont il demeure le plus proche, picturalement. Il est toutefois ostracisé du groupe par André Breton, du fait qu'il s'éloigne de la dimension psychanalytique et de l'étude des fantasmes, donc de la ligne de pensée définie dans le Manifeste. Surréaliste "schismatique", il s'appuie cependant sur les rêves, mais avec une dimension poétique et une importance donnée à l'optique, au trompe-l'oeil. Le poète Paul Eluard tend à l'assimiler toutefois au groupe. Il faut dire que Magritte rejette toute appartenance politique, ne croyant pas à la pertinence du système. Il n'est donc pas question d'adhérer à la mouvance communiste, dont le canal historique de Breton est longtemps très proche.
Cette biographie relate la dimension personnelle , rangée et plus tourmentée qu'il n'y paraît, du fait de la disparition prématurée de ses parents ; il tente malgré tout de se plier à un souci d'apparences paisible.
Il est question de ses relations avec les marchands d'art, collectionneurs et galeriste, donc de la dimension promotionnelle de son travail.
Les trois personnages qui ont marqué sa vie sont bien sa femme Georgette, les poètes Louis Scrutenaire et Paul Nougé, ce dernier ayant théorisé le surréalisme belge.
Ce livre est d'importance, dans la mesure où ce personnage est aussi discret qu'énigmatique, autant que son oeuvre dont tout le mystère n'est pas percé. Il est donc à recommander, en sus d'un autre plus illustratif, en parallèle.
Veneziano - Paris - 47 ans - 30 octobre 2016 |