Le Baron Fou - Tome 01
de Rodolphe (Scénario), Michel Faure (Dessin)

critiqué par Vince92, le 2 novembre 2015
(Zürich - 47 ans)


La note:  étoiles
Aventures en Sibérie
Angleterre dans les années cinquante… une femme raconte son incroyable aventure à sa fille. Avant de rencontrer son père, elle était mariée à un Allemand engagé aux côtés des Blancs dans la guerre civile qui depuis 1917 déchire la Russie ; n’ayant plus de nouvelles, elle décide de partir à sa recherche. Sa quête l’entraîne toujours plus loin dans les immensités de la plaine sibérienne jusqu’à croiser la route de la Division Asiatique du Baron Ungern. Ce dernier est devenu une vraie légende vivante… à la tête de trois mille hommes d’origine disparate, il combat les bolcheviques et veut reconstituer l’Empire de Gengis Khan.
Le premier tome de cette courte série qui en compte deux était très prometteur sur le papier : véritable épopée des temps modernes, la vie du Baron Roman Von Ungern-Sternberg est proprement fantastique : Estonien d’origine, il tentera de faire revivre le mythe de l’Empire Sibérien après s’être engagé dans les armées blanches. La littérature et la bande-dessinée s’étaient déjà emparé de cette figure romanesque, notamment dans la série mythique d’Hugo Pratt, Corto Maltese ou, dans l’album Corto en Sibérie, le marin rencontre le Baron fou. Rodolphe et Faure décident de faire de cette légende le vrai héros de leur diptyque en mettant en relief le caractère ambivalent de von Ungern au travers du regard de la jeune von Ruppert : parfois le plus délicat des hommes, le baron fou peut se révéler violent, cruel et sans pitié pour ses ennemis.
Ce premier tome a exercé une impression mitigée, tant par le scénario que par le dessin. Commençons par ce dernier… le trait de Faure n’est pas précis, tout en impression, celui-ci génère souvent des cases absolument sublimes, mais il faut aussi dire que certaines cases sont ratées, notamment celles de batailles en plan large... par ailleurs, le découpage des planches parfois semble hasardeux, certaines scènes en gros plans ne le méritent pas, tandis que le lecteur ne comprend pas certaines scènes du fait même du découpage. Le scénario est assez bon dans l’ensemble, même si l’introduction d’un figure féminine semble plus répondre à une nécessité narrative qu’une quelconque vraisemblance historique… par ailleurs, l’escamotage de cet aspect de l’histoire aurait permis à Rodolphe de dégager de la place et de développer en début d’album le contexte historique de l’épopée de Von Ungern.