Une vie de lumière et de vent
de Christian Signol

critiqué par Monocle, le 16 février 2015
(tournai - 64 ans)


La note:  étoiles
Le bruit infernal du vent
Jean Dolin est un orphelin recueilli par un couple de bergers qui trouvent là l'occasion d'une main d'oeuvre bon marché. Considéré par ses parents adoptifs comme une bête de somme, il grandit dans une solitude sans nom de la montagne (on ne lui parle pas).
Le service militaire et la seconde guerre mondiale seront sa seule réelle occasion de quitter la désolation du plateau et la folie de ses rochers qui se battent avec le vent.
La conscription lui permettra de lier une solide amitié avec un instituteur qui lui apprendra à lire.
Puis c'est la débâcle face aux armées allemandes. L'armée française est en déroute et Jean s'adonnera à l'errance et à nouveau la solitude dans ce monde où tout lui échappe.
Son chemin le mènera auprès de Joseph, homme solitaire qui vit de la pêche et des légumes de son jardin. Joseph lui offrira l'asile. Puis c'est une rencontre avec Dorine, Une jeune femme qui ne parle pas, avec des yeux immenses, un regard clair où Jean se perd. On la dit "simple d'esprit" mais cette simplicité a des airs de vérité et d'intensité. Jean trouvera enfin le bonheur.
La guerre parviendra-t-elle à s'inviter dans ces nouvelles vies réglées au rythme des saisons ?


Christian Signol est une valeur sûre de la littérature. Il se lit bien et avec facilité car son texte est fluide, ses descriptions parviennent à faire rentrer le lecteur dans le sujet. Il se vend bien aussi, son "fond de commerce" attire jeunes et moins jeunes dans des fragments d'histoire romancée.
Ce livre n'échappe pas à la règle et j'ai eu du plaisir dans sa lecture.
Le personnage de Jean est assez énigmatique. Ce n'est pas évident de se prendre d'empathie pour lui car il est souvent distant.
Il s'appelait Jean Dolin. Il savait que l'on ne peut s'aventurer sur ces solitudes sans avoir assuré ses arrières. Il s'était juré de redescendre une fois parcouru le désert lunaire !
Déçu 4 étoiles

J'ai largement apprécié les livres de Signol, "Marie des brebis" figure dans mon top 10. Cependant je dois dire que celui-ci m'a surpris.
Aucune consistance alors que d'habitude Signol campe des personnages assez fort.
L'histoire est attirante, les héros également mais j'ai le sentiment que ce livre est bâclé.
Traité un peu vite, serait-ce une commande ?
La solitude, l'amour, la résistance, la collaboration, la nature sont des éléments du livre que Signol aurait pu développer et étoffer.
C'est dommage.
Soyons quand même objectif, le livre se lit bien, c'est du pur Signol, mais il ne captive pas comme les autres opus.
Celui qui ne connaît pas l'auteur ne sera pas déçu et aura envie d'en lire d'autres. Le fidèle restera sur sa faim et attendra avec impatience le suivant.

Hexagone - - 53 ans - 24 décembre 2016