Le Sauveteur de touristes
de Éric Lange

critiqué par LKA, le 14 février 2015
( - 58 ans)


La note:  étoiles
Une enquête autour du monde...
Par réflexe de lecteur compulsif, j’ai la manie de classer mes lectures et leurs héros par genre dans un rayonnage virtuel de ma bibliothèque encéphalique. Et dans mes circonvolutions, je dois dire que le livre d’Eric Lange se trouve coincé entre un Corto Maltese et des bouquins de Jean Van Hamme En effet, il y a dans « le sauveteur de touriste » des fragrances de ces deux univers …..Je m’explique : Il existe des héros qui se définissent non pas par l’action (N’est pas James Bond qui veut) mais par les personnages secondaires qu’ils rencontrent (au risque d’être moins captivant que Miss Moneypenny ). Tom Harlem le héros d’Eric Lange est de ceux-là. Dans son enquête autour du monde (4 continents – 9 pays différents), ce Phileas Fogg de la génération Y, va trouver sur sa route des complices « haut en couleur ». Ainsi il vous sera difficile d’oublier Phô et Mhô, un individu bicéphale et hacker de génie ou Rajiv, le flic Hindou intègre jusqu’au dénuement…..Quant à moi, je suis hanté par le Sâdhu, accompagnateur d’âmes perdues, dans un mouroir de Goa. Lire le roman d’Eric Lange, c’est un peu comme retrouver dans un grenier ce jouet : « le View Master » ……vous savez, ce petit boitier en plastique de couleur qui ressemblait à des jumelles et qui permettait de visualiser des images grâce à des petits disques cartonnés où se trouvaient des diapositives miniatures ……A chaque « CLIC », un nouveau paysage, une nouvelle ambiance, une nouvelle rencontre ……l’habilité de l’auteur c’est d’avoir relié ce diaporama avec une intrigue qui fait « Mouche » et dont j’ai l’outrecuidance de résumer ainsi :
UN RÊVE DE STEVE JOBS MIS A MAL PAR LA TÉNACITÉ D’UN BON SAMARITAIN. Mais derrière les mots d’Eric Lange, on perçoit l’écrivain-voyageur, le journaliste-animateur de l'émission radio « Allô la Planète » qui écoute, aux travers les témoignages des auditeurs, les pulsations de notre monde et le tout lui inspire des réflexions qu’il n’hésite pas à saupoudrer dans son livre……Bref le roman d’Eric Lange, j’aurais pu l’entendre dans un bar glauque, noyé d’odeurs de shit et d’alcools …une histoire racontée par un vieux baroudeur, sosie de Bernard Lavilliers, qui durant l’espace d’un enchantement, m’aurait intrigué, fait voyager puis réfléchir….. Franchement vous demandez quoi de plus ???!!

Critique rédigée par Alain