Le royaume du Nord, Tome 3 : Miserere
de Bernard Clavel

critiqué par Nathafi, le 8 février 2015
(SAINT-SOUPLET - 57 ans)


La note:  étoiles
L'Eldorado...
De Québec ou Montréal, frappés par la crise de 1929, Cyrille Labrèche et d'autres doivent trouver un moyen de subvenir aux besoins de leurs familles. Ils pensent avoir trouvé l'Eldorado, en Abittibi, Royaume du nord plein de promesses et d'espoir. Ayant réuni le peu qui leur restait, ils partent, emmenant femmes et enfants, vers l'inconnu. Les lots sont attribués, la vie en communauté se met en place, en attendant d'avoir chacun sa petite maison, et de cultiver son lopin de terre. Mais avant ça, il faut défricher, nous sommes en novembre, l'hiver s'annonce précoce, et la tâche est ardue...

Bernard Clavel raconte la vie de ces pionniers, leurs difficultés, leurs douleurs. On est rapidement pris par cette lecture, voulant connaître la suite des événements. Cette nature si paisible jusqu'alors donne du fil à retordre à ces hommes inexpérimentés, effrayés par le travail qui les attend. Mais nulle autre option, il faut tenir, s'adapter au froid, aux travaux lourds, pour abriter enfin sa famille au chaud et vivre de cette terre volée aux arbres de la forêt.

L'auteur nous présente des hommes en proie aux doutes, mais vaillants et fiers d'avoir quitté la ville et qui pourront, bientôt, ne plus dépendre des services sociaux de leur pays. Des figures, il y en a, comme Cyrille, le personnage principal, qui va bientôt vouloir faire cavalier seul, Koliare l'Ukrainien, une force de la nature et "grande gueule", Charlotte Garneau, une femme à poigne qui mène son petit monde à la baguette, ou le curé Zaccharie, prêtre colonisateur aux idées bien arrêtées, qui lutte contre l'alcoolisme et dérives en tout genre, et sermonne ces hommes volontiers pour leur faire regagner le droit chemin.

Dépaysement total avec ce livre, je ne connaissais pas Bernard Clavel et je suis tombée sur ce livre par hasard, qui fait partie d'une série "Le royaume du nord" que je ne manquerai pas de découvrir avec plaisir.
Classique efficacité 7 étoiles

Il y a bien longtemps, j'ai lu "Harricana", le précédent opus de la trilogie que termine "Miserere". Je me souviens seulement que j'avais aimé, mais pour le détail ou même les grandes lignes de l'intrigue, écran blanc, oubli. Ca ne nuit aucunement au plaisir que j'ai pris à me replonger dans le rude quotidien des pionniers du grand nord, à l'époque de la crise de 29 peu ou prou.
Du style et du souffle, le roman n'en manque pas. Si la patte peut paraître limite datée à force de classique rigueur, ça ne m'a pas dérangé. J'ai pensé à un mélange entre Jack London et Victor Hugo. Et en tant que vieux cavalier toujours pratiquant, j'ai apprécié que Clavel soit crédible quand il met en scène son héros en homme de cheval compétent...

Montecristo - - 69 ans - 31 août 2016