Les contes du whisky
de Jean Ray

critiqué par Pendragon, le 3 janvier 2004
(Liernu - 54 ans)


La note:  étoiles
A consommer avec modération...
Un bon petit Jean Ray de derrière les fagots ! Trente nouvelles pour se faire peur, pour se rendre compte que le monde tel que nous le concevons n’est peut-être pas le vrai ou le réel. Trente nouvelles qui nous parlent d’univers parallèle, où les fantômes, les démons, les goules et autres revenants hantent les rues et les nuits des fols marins qui osent s’aventurer par-delà les mers ignorées…

On retrouve toute la verve de Ray dans ces pages et c'est un plaisir de lire un auteur d'une telle connaissance et d'un tel vocabulaire, surtout si l'on se reporte à l'époque où ces écrits ont été rendus… D'ailleurs, à ce sujet, il me faut ajouter que cela aussi ajoute au charme de l'écriture de Ray, on ressent une étrange symbiose avec le milieu environnant grâce à ce style si particulier qui nous plonge littéralement dans les rues du vieux Gand ou du vieux Londres, c'est selon. On se sent enveloppé d'un brouillard dense et sombre qui nous rappelle vaguement le fog du temps de Jack the Ripper, et cela pour l'ensemble des nouvelles, qu'elles se passent effectivement au milieu du brouillard ou sur une plage ensoleillée des îles barbadesques. C'est en cela que Ray réussit parfaitement ses écrits, il parvient à nous mettre dans une ambiance trouble et gênante, peu importe le lieu où l'action se passe et l'effet escompté est parfait, il nous fait frémir !

Grand bonhomme de la littérature belge, c’est un devoir mais aussi un plaisir que de savourer régulièrement quelques pages de ce Ray…