L'Année stratégique 2015. Analyse des enjeux internationaux
de Pascal Boniface

critiqué par Colen8, le 25 janvier 2015
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Tour du monde en 550 pages
L’intérêt de cet ouvrage d’un collectif d’experts en relations internationales est de rassembler une année de la vie du monde dans un format concis : des analyses et des observations sur 12 mois entre juillet 2013 et juillet 2014, des statistiques (s’arrêtant à 2012) sur près de 200 pays regroupés en 7 zones. A côté des enjeux sur la croissance économique, le terrorisme et la criminalité, le changement climatique et l’énergie, les conflits religieux ou armés sont présentés des points de vue pertinents sur la situation politique ou sur la diplomatie. Il y est noté une montée en puissance des sociétés civiles en réponse aux politiques d’austérité avec des manifestations, allant jusqu’à des émeutes ou des mobilisations antifiscales.
Après la question de Paul Valéry en 1919 : « L’Europe deviendra-t-elle ce qu’elle est en réalité, c’est-à-dire : un petit cap du continent asiatique ? » arrive ici cette réponse sans appel : «…une Europe sans horizons au sein de laquelle se répètent sans cesse les mêmes discours, les mêmes pratiques, les mêmes occasions manquées, voire les mêmes erreurs ». Les rangs de la France (en 2012) ont de quoi inquiéter : 5ème PIB, 19ème IDH (indice de développement humain), 26ème PIB/habitant. On est loin du témoignage de Pascal Lamy publié récemment sous le titre « Quand la France s’éveillera ».
Il s’agit donc d’un bilan de l’actualité récente, assorti du décryptage politico-économique complexe ou chaotique des grandes régions, illustré de cartes thématiques. Il est facile à consulter pour comparer une cinquantaine d’indices entre pays. L’exemple de la fécondité donne 1,6 pour l’Europe (signe de dépeuplement) même élargie à la Turquie, 4,6 pour l’Afrique subsaharienne (en retard dans la transition démographique), et 2,6 pour le reste du monde (croissance modérée). On a donc là un outil pour comprendre le dessous des cartes.