La pluie de feu
de Silvina Ocampo

critiqué par Pucksimberg, le 18 janvier 2015
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Une pièce de théâtre originale et captivante
Adelaida est une femme remariée qui se voit abandonnée par son époux qui lui aura préféré une autre femme. Elle se confie à Prédefinda, la jeune fille qu'elle a recueillie et qu'elle considère à la fois comme sa femme de chambre et comme sa fille. Elle est très attachée à sa demeure et ne souhaite pas la perdre à cause de la séparation, elle demande conseil au Docteur Lobov. Cette situation est bouleversée lorsque Marcelo, le vendeur de légumes, fait une livraison dans cette maison. Il courtise avec insistance Prédefinda, mais ne semble pas insensible aux charmes d'Adelaida, ni de sa nièce Hebe.

Cette pièce emprunte parfois à la comédie de boulevard par sa situation et par les passages comiques appréciés et bien menés. On ne s'ennuie absolument pas durant la lecture et l'on se plaît à côtoyer ces personnages qui se livrent progressivement. La pièce comporte des rebondissements, les masques tombent et parfois l'on en vient à ne plus savoir qui croire. Qui est innocent ? Qui est victime ? Et que penser de cette pluie de feu, plante adorée d'Adelaiada, brûlée par son époux qui a uriné dessus ? L'on sourit souvent et parfois l'on se retrouve inquiet en lisant cette pièce qui pourrait basculer à tout moment dans le tragique.

La pièce est très bien écrite, la traduction semble aussi de très bonne qualité. La structure de cette oeuvre permet d'attiser le suspense, les actes n'ont absolument pas la même longueur et l'auteure maîtrise cette intrigue qui n'est pas sans surprendre le lecteur.

Silvina Ocampo est considérée comme une artiste majeure du XXème siècle par Borgès et Italo Calvino, elle était aussi l'épouse d'Adolfo Bioy Casares, l'auteur de "L'invention de Morel". On retrouve dans cette pièce la folie que l'on retrouve souvent dans les pièces argentines. Alfredo Arias a porté ce texte à la scène en 1997. A découvrir !