La haine de la musique
de Pascal Quignard

critiqué par Falgo, le 5 janvier 2015
(Lentilly - 85 ans)


La note:  étoiles
Perplexité
Premier livre lu de Pascal Quignard, cet ouvrage est composé de 10 traités dissertant sur différents sujets. Le fil conducteur est la musique ou plutôt, comme le montre la quatrième de couverture: "J'interroge les liens qu'entretient la musique avec la souffrance sonore."
Dans les 4 premières pages du texte se trouve une dizaine de citations provenant de la Grèce ancienne. Ainsi est donné le ton de la suite de l'essai dans lequel les sujets - en particulier la musique - sont analysés au travers d'une multitude de citations témoignant d'une foisonnante érudition.
J'ai tenté de décrypter de plus près le VII° traité intitulé comme le livre entier "La haine de la musique", qu'il faut entendre comme étant ce que l'on appelle "la musique classique". Il traite essentiellement de l'utilisation qui en a été faite par les nazis dans les camps de la mort. Cette utilisation la rend suspecte à ses yeux (il n'est pas le seul) et, du coup, l'auteur établit une sorte de correspondance entre le rôle du chef d'orchestre et le Führer. Ce qui laisse pantois!
J'ai bien peur de donner de ce livre un très mauvais compte rendu, tellement j'ai éprouvé une sorte de répulsion à la lecture de ces litanies de citations culturelles dont l'auteur-érudit parsème le texte, censées venir à l'appui de ses propos. J'ai recherché sur internet des commentaires sur ce livre et ai trouvé quelques papiers universitaires pratiquement aussi difficiles à comprendre que le texte de base.
Je ressens donc ce livre comme un traité purement intellectuel, comportant tous les défauts du genre et peu capable, en particulier, d'apporter un éclairage sur le thème principal qui m'intéresse pourtant au plus haut point: la musique.
Dans mes recherches, je suis tombé sur un parallèle entre Pascal Quignard et Pierre Michon qui présentent curieusement une espèce de similitude physique: calvitie complète, visage marqué, regard pénétrant, et me suis demandé pourquoi j'aimais le second et pas le premier. La différence me semble résider dans le fait que Michon façonne toujours une pâte humaine qui m'enchante et que Quignard reste sur des hauteurs intellectuelles sans aucune conséquence, sauf pour ses pairs.