Buddy Longway, tome 8 : L'Eau de feu
de Derib

critiqué par Minoritaire, le 3 janvier 2015
(Schaerbeek - 64 ans)


La note:  étoiles
Times they are a changing
Dans les épisodes précédents, il a beaucoup été question, fût-ce en filigrane, d'écologie. Ici, ce sont les rapports économiques qu'entretiennent les sociétés entre elles qui sont au centre de l'histoire ; avec les conflits d'intérêts qui en découlent.
On sait qu'une tribu indienne vise à l'autosuffisance (en cas de besoin, il reste les rapines); même chose pour les colons qui se sont établis dans un fort à quelques jours de cheval des Longway (cf. l'épisode "Seul"); élevage, agriculture, troc avec les Indiens, de temps en temps, des marchandises venant de l'Est... La famille Longway est plus dépendante de ses échanges avec les uns et les autres, avec comme principale "monnaie d'échange", les fourrures. Paradoxalement, c'est Chinook qui va être à l'instigation d'un changement du mode de vie familial.
Y a-t-il nécessairement une économie parallèle? Dans cet épisode, la tribu des Black feet va faire la connaissance de l'alcool et des trafiquants qui le leur procurent. Les jeunes guerriers, plus particulièrement, y sont sensibles. Mais rapidement, l'euphorie alcoolique fait place au manque, il faut se procurer l'eau de feu. Les trafiquants échangent l'alcool contre fourrures; les fourrures seront volées aux blancs, d'où conflit.
Tant du côté des Blancs que du côté des Indiens, les anciens s'inquiètent de voir le monde autour d'eux changer aussi radicalement.
César, le chef du fort annonce qu'un régiment de l'armée va bientôt assurer "la sécurité des colons qui sont de plus en plus nombreux par ici (au fort)." A Buddy qui lui rétorque que les Blancs prennent les terres des Indiens, il répond: "On ne peut rien faire contre cela."
Times they are a changing...