L'Art tel que vous ne l'avez jamais vu
de Julian Spalding

critiqué par Septularisen, le 26 décembre 2014
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
LE MUSÉE DES TRÉSORS CACHÉS
Malgré notre monde aujourd’hui sans frontières et qui tous les jours « rétrécit » un peu, des centaines œuvres d’art, aussi belles qu’originales, disséminées à travers le monde sont restées secrètes, dérobées à la curiosité du public ou privées de la reconnaissance qu’elles méritaient. M. Julian SPALDING (né en 1947, écrivain, critique d’art et ancien directeur de musée), nous propose ici l’histoire émouvante et parfois surprenante d’une centaine de ces œuvres, qu’il faut absolument redécouvrir. Il plaide pour le droit d’admirer les grandes œuvres méconnues du monde entier et pour que leur exposition au public soit d’une plus grande qualité, pour le droit de voir l’art du monde en « grand ».

Il nous présente 101 œuvres d’art (trop) méconnues, du monde entier, oubliées, reléguées, dans des lieux difficiles d’accès, ou dans les réserves des musées. On découvrira ainsi p. ex. que seul le hasard a préservé certaines œuvres, p. ex. « Les bisons du tuc d’Audoubert » dans la grotte du Tuc d’Audoubert en Ariège (France) datés de 12.000 av. J.-C. Mais aussi le choix de les cacher, p. ex. la « Pierre Picte » du Sculptured Stone Museum de Meigle (Écosse) datée du VIII siècle. Ou encore à cause de l’isolement p. ex. les Fresques du monastère de Sucevita en Moldavie datées de 1583…

Je dois dire que ce livre est très bien présenté, les photos et toute l’iconographie sont magnifiques, et le choix des œuvres d’art présentées (à part une ou deux…), très consciencieux. Chaque œuvre est présentée sur deux pages (parfois plus), avec photo couleur de l’œuvre et ses caractéristiques d’un côté et l’histoire de sa création de l’autre.
On notera aussi à la fin de l’ouvrage une sorte « d’index », intitulé « Où les trouver », qui situe exactement la position exacte de toutes les œuvres à travers le monde, et explique comment on arrive sur les lieux pour les voir.

Difficile de parler d’une ou de l’autre magnifiques œuvres présentées dans ce livre. S’il ne faut en choisir qu’une et pour l’avoir vu « in vivo » de nombreuses fois, et chaque fois avec la même émotion intacte, je ne parlerais ici que du Retable d’Issenheim du peintre allemand Matthias GRÜNEWALD, (de son vrai nom de son vrai nom Mathis (ou Gothart) NITHART (1475-80-1528) dont il constitue incontestablement le chef-d’œuvre, pour ses incroyables panneaux peints (1512-1516) qui est à Colmar ce que la Chapelle Sixtine est au Vatican !...
Découvrez cette œuvre ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Retable_d'Issenheim.
Mais encore une fois et comme le dit M. Julian SPALDING, rien ne remplace le fait de voir la vraie œuvre d’art dans le lieu pour lequel elle a été créée et avec ses dimensions d’origine… Alors, si un jour vous passez par Colmar en Alsace…

Un des plus beaux livres d’art qu’il m’ait été donné de lire destiné à un large public et à un prix très raisonnable !...