Une enfance à Florence
de Guido Nobili

critiqué par Cyclo, le 16 décembre 2014
(Bordeaux - 78 ans)


La note:  étoiles
une grande fraîcheur
Le jeune Micio (appelé ainsi familièrement, c'est-à-dire "Petit chat") a neuf ans. Il vit dans une famille riche, avec nombreuse domesticité, à Florence en 1859. Deux oncles, le grand-père, la grand-mère (bigote) vivent aussi dans le "palais" familial. On est dans une atmosphère d'ancien régime, mais l'unité italienne est en route, et la famille arbore bientôt le drapeau tricolore de la Maison de Savoie. Micio est un garçon déluré, agité même, et il subit une éducation à la fois spartiate (coups de fouet de son père à chaque bêtise, et menaces d'être envoyé au pensionnat) et aimante (Teresa sa bonne, la mère à qui il est très attaché, les deux oncles). Il n'aime pas trop l'école. Sur la place devant le palais, il fait connaissance de sa jeune voisine, Filli, neuf ans également et de son frère Giacomo : ils sont grecs, et donc orthodoxes, ce qui ne laisse pas de troubler Micio. seront-ils donc obligatoirement destinés à l'enfer ?
Peu à peu, une tendre amitié unit les deux enfants, proche de l'amour. Mais les grandes vacances arrivent, et Micio part dans la maison de campagne. A son retour, Filli et sa famille ont déménagé, il ne la reverra plus jamais.
Très beau récit d'enfance, récit initiatique, publié en 1916, après la mort de l'auteur. Tout est vu par les yeux de l'enfant, qui ne comprend pas toujours très bien les réflexions des grandes personnes ni l'histoire en train de se faire. Mais qui comprend très bien les sentiments.
A lire en complément du "Guépard" de Lampedusa, comme récit sur la naissance de la nouvelle Italie, dans un style et un point de vue très différent.
Comme toujours chez Picquier, traduction irréprochable et postface très éclairante.