L'Histoire globale : Une pespective afro-asiatique
de Samir Amin

critiqué par Colen8, le 13 décembre 2014
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Etrange prospective, à l’opposé de la doxa
Nous avons ici une compilation d’articles résumant la pensée et les recherches de l’auteur depuis une soixantaine d’années, lequel n’a cessé de s’affirmer contre la pensée économique dominante. Adepte du matérialisme historique selon Marx, il considère les crises mondiales successives comme le signe indubitable du déclin du capitalisme. Il dénonce notamment une vision euro-centriste (ou occidentale) du développement économique faisant abstraction des dizaines de siècles d’histoire qui l’ont précédé en Chine, en Asie centrale, au Moyen-Orient, en Inde. Selon lui, le décollage puis la domination mondiale de l’Europe à partir de la Renaissance s’explique à la fois par une fragilité des structures de pouvoir et par la découverte des Amériques. C’est ainsi qu’aurait émergé un capitalisme industriel qui aurait atteint son apogée au 19ème siècle. Observant l’épuisement des ressources naturelles, les déséquilibres induits par l’accumulation de capital qui ne trouve plus à s’employer, les contradictions entre des monopoles privés sans frontières et des états sans contrôle sur le cours des événements, il entrevoit à (très) long terme l’instauration d’un socialisme à l’ensemble du monde non sans succéder à une transition de social-démocratie généralisée. Une vision elle-même trop euro-centrée ?