Le monde du bout du monde
de Luis Sepúlveda

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 22 décembre 2003
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Le pire et le meilleur de l'homme
Vingt-quatre ans après l’avoir quitté, le narrateur revient dans son pays natal, le Chili. C’est en tant que journaliste qu’il effectuera ce voyage, postposé tant de fois. Une information bizarre lui est parvenue : le capitaine du bateau-usine Nishin Maru battant pavillon japonais déclare une perte de dix-huit hommes d’équipage dans les eaux de Magellan et la raison en reste cachée car les autorités chiliennes ont déclaré la censure. Or, quelques années plus tôt, ce même capitaine et ce même bateau ont eu maille à partir avec Greenpeace autour d’une chasse illicite à la baleine. L’informateur du journaliste craint une nouvelle affaire similaire. Le plus curieux est que ce bateau est censé avoir été envoyé à la casse…

Le voyage en avion est l’occasion d’un flash-back. Le héros se revoit à 16 ans, lorsqu’il rêvait de pêcher la baleine suite à la lecture de Moby Dick. Ses parents l’autorisent à vivre cette expérience et le voilà qui part seul, vers le monde du bout du monde. L’adolescent est fasciné par le monde des marins.

Alors bien sûr, ce retour au Chili prend une autre ampleur. Dire qu’il s’agit d’un retour aux sources serait simpliste. Réducteur également de ne voir dans ce livre qu’un plaidoyer écologiste. Les deux périples permettent surtout d’ouvrir la porte sur l’humain envisagé sous deux aspects : le rapport de l’homme à la nature et le rapport de l’homme à l’homme. Pour un tel thème, 120 pages, cela peut paraître insuffisant. Et pourtant, Sepulveda n’a pas besoin de plus pour nous en dire long…
Manifeste 8 étoiles

Quand on commence la lecture de ce livre et que l'on rentre dans les sujets abordés par l'auteur, on se demande si 120 pages seront suffisantes à moins que le roman ne survole tout et notamment les éléments de contexte, de rêve que sait si bien décrire Sepulveda.
Le pari est tenu et on s'embarque dans cette aventure dont l'ancrage dans la nature est si intéressant.
Il s'agit d'une belle quête proche d'un manifeste sur la beauté et la force de la nature et aussi sur cette rage que met l'homme à la décrire.

Vinmont - - 50 ans - 30 août 2019


Magique Sepulveda... 10 étoiles

Il y a de la magie dans les récits de Sepulveda et « Le monde du bout du monde » la distille particulièrement.
Récit d’ici et d’ailleurs : Patagonie et terre de feu, terres inhospitalières, eaux tumultueuses et froides peuplées d’êtres en harmonie avec leur milieu et menacés par une quête effrénée de profits.
Récit nostalgique d’un passé harmonieux, récit d’un présent où s’affrontent des forces antagonistes et esquisse d’un futur qui sourit à ceux qui savent s’ancrer dans leurs racines et s’ouvrir au monde en le savourant.
Couleur d’espoir et d’humanité ; lire Sepulveda sous un plaid, c’est panser ses plaies et se réconcilier avec l’imparfaite humanité.

Bafie - - 63 ans - 6 février 2015


Magnifique !!!! 10 étoiles

Ce roman décrit sans pitié le pire côté de l'homme dans son rapport avec la mer : arrogance, égoïsme et insensibilité. Mais il décrit aussi son meilleur côté, sensible à la monstruosité industrielle. Ce livre commence par un garçon qui lit Moby Dick et part ensuite chasser la baleine. Mais il découvrira l'horreur du métier. La description de la mer et l'histoire du capitaine Nilssen m'ont particulièrement ému. L' écriture est d'une beauté sans pareille et elle révèle la splendeur du monde maritime.

Marcel11 - Paris - 26 ans - 20 août 2012


Merci Sepulveda... 10 étoiles

Ce roman de Sepulveda, alors lecture obligatoire du collège, fut celui qui m'initia et me fit adorer les romans, la littérature. Merci à l'infini à Luis Sepulveda, conteur extraordinaire, je suis votre fan numéro 1. Court mais parfait.

Jonath.Qc - - 46 ans - 12 août 2012