Galveston
de Nic Pizzolatto

critiqué par Pietro, le 10 décembre 2014
( - 45 ans)


La note:  étoiles
Un des plus beaux portraits de ces citoyens abandonnés du rêve américain
J'ai lu les vingt dernières pages de ce magnifique roman noir avec les larmes aux yeux, complètement bouleversé par les mots de cet auteur surdoué, et par cette histoire franchement triste mais pleine d'humanité.

L'action de ce premier roman se déroule dans la moiteur et l'atmosphère lourde de la Louisiane et du Texas, le Deep South américain magnifiquement retranscrit par l'auteur.
Galveston raconte l'histoire d'un malfrat, un vrai looser qui apprend qu'il va mourir d'un cancer du poumon; Piégé par son patron, qui au passage lui a déjà piqué sa petite amie, il est contraint de fuir la Nouvelle-Orléans en compagnie d'une jeune prostituée. Ayant embarqué la petite soeur de celle-ci, ils rallient Galveston, petite station balnéaire du Texas, et logent dans un motel peuplé de personnages également oubliés du rêve américain.

Il y a du Dennis Lehane dans la justesse des dialogues et la structure totalement maîtrisée du récit, il y a du Larry Brown dans la profondeur et l'humanité des personnages, et il y a du William Faulkner dans l'écriture à la fois poétique et violente de Nic Pizzolatto.

Galveston est le portrait magnifique et déchirant d'un anti-héros touchant d'humanité, en quête de rédemption. Et en parallèle, l'auteur n'oublie pas de nous captiver, en maintenant le suspense et la tension dramatique, jusqu'au coup de théâtre final digne des plus grands auteurs du genre.

Un premier roman, très noir, très dur, qui porte la marque d'un auteur de très grand talent, doté d'une maturité d'écriture hors du commun. Et chapeau au traducteur!