Dictionnaire des inégalités
de Alain Bihr, Roland Pfefferkorn

critiqué par Alouette, le 10 décembre 2014
(Seine Saint Denis - 39 ans)


La note:  étoiles
Dictionnaire des inégalités
400 pages et 500 entrées rédigées par 215 chercheur-se-s en sciences humaines et sociales (en sociologie et en économie, en philosophie et en droit, en géographie et en statistiques, en ethnologie et en anthropologie, et même en médecine comme en mathématiques) : le Dictionnaire des inégalités écrit sous la direction d'Alain Bihr et Roland Pfefferkorn semble particulièrement bien armé pour faire autorité sur la question.

Il se trouve qu'il est déjà le premier dictionnaire du genre (encore qu'on pourrait le rapprocher du Dictionnaire des dominations du Collectif Manouchian publié en 2012 chez Syllepse). Il se trouve aussi que l'ouvrage a été composé afin de respecter un double principe heuristique de pluridimensionnalité et de pluridisciplinarité. Autrement dit, l'analyse des inégalités sociales exige la mobilisation de travaux issus de plusieurs domaines distincts de la recherche scientifique comme leur étude demande à ce qu'en soient couverts tous les champs d'expression pratique. Inégalités entre classes sociales comme entre sexes sociaux (ou de genre), inégalités entre générations ou classes d'âge et inégalités sociospatiales, inégalités entre groupes racisés (ou nationalités à l'intérieur d'un État) comme inégalités entre groupes d'États au niveau mondial : l'examen des inégalités induit forcément, de par cette double orientation pluridimensionnelle et pluridisciplinaire, une perspective internationale susceptible d'attester de la cohérence structurelle des politiques néolibérales s'exerçant au Sud comme au Nord (d'où l'existence d'entrées géographiques comme « Brésil », « Chine », et « Inde »).