Allah superstar
de Y. B.

critiqué par Darius, le 20 décembre 2003
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
Le délire très contrôlé de Y.B.
L’auteur qui se cache sous les initiales Y.B. est un journaliste échappé d’Algérie "c’est plus le genre de pays que tu as plus envie de mourir pour lui que vivre dedans".
Dans la foulée, j’ai lu une méchante critique sur ce bouquin, dans une revue intitulée "Hermaphrodite" qui a eu les honneurs du Magazine Littéraire et qui s’exprime ainsi sur le sujet : ce roman de la rentrée chez Grasset, se veut subversif et dérangeant alors qu’il ne fait que servir la soupe à tout le monde. Et pourquoi, écrire un livre, occuper l’espace, prendre la parole si l’on n’a rien à dire ? Allah superstar, un livre sans intérêt si ce n’est pour une lecture de fastfood".

Y.B. rit de tout et de tout le monde.
- "Les FDS (Français De Souche) ils nous ont dit pire en nous mettant profond Le Pen au 2ème tour surtout après que Ben Laden il leur avait mis profond un avion dans la 2ème tour, c’est ça le terrorisme"
- les islamistes "la religion, c’est l'exploitation de l'homme par Dieu, alors que l'islamisme, c'est le contraire"
- le 11 septembre "d'ailleurs c'était super mal filmé et après si ça se trouve c'est les juifs..." "Je sais pas qui est le fils de pute qui a fait ça mais il vient manger le couscous chez moi quand il veut" "c’est ça la solidarité arabe"
- les curés intégristes "qui ne détournent que les mineurs, pas les avions"
- la fiancée qui n'aime de l'amour que les "prêts liminaires en nature"

Personnellement, son humour à la mode rap ne m’a pas laissée indifférente. Il trouve les mots qui tuent "si tu es bronzé dans ce pays, soit tu fais peur, soit tu fais rire" Voyez Djamel Debbouze..
"Avant les FDS (Français De Souche) disaient à leurs enfants "passe ton bac d’abord", maintenant, ils disent "passe la Star Ac d’abord". D’ailleurs, après ils signent tous avec Universal. Nolwenn, Jennifer, Jean-Pascal, les L5, moi j’ai signé avec univers sale…". Peu importe ton âge, chez Universal, que tu débutes à 16 ans ou à 76 ans, ça change rien vu qu’au bout de quelques mois, ils te jettent pareil".

Le critique malveillant estime que l’auteur n’a rien à dire, mais vous prenez seulement ces deux petites phrases qui prouvent plus qu’un long discours "ça ne m’étonne pas qu’aujourd’hui les racistes veulent interdire le porno et la délinquance, vu que c’est les seuls endroits où les sangs se mélangent"
Et ces deux mots pour faire comprendre le quotidien des filles arabes "Nawel, elle a pas pu venir à mon spectacle à cause que dimanche soir, elle va en boîte ; normal, elle n’a pas de frère.."

Des exemples, il y en a tellement que je n’arrive plus à m’arrêter. Encore deux, juste pour le plaisir et parce que l’un est bien tourné, l’autre est bien trouvé :
"Les jeunes d’origine difficile, dis-toi qu’ils ne peuvent même pas boire un coup anonyme dans une discothèque anonyme et rentrer prendre un boulot anonyme dans un appartement anonyme avec une voiture et une femme anonymes, sauf Djamel Debbouze.."
"Au JT, un accident de voiture en Europe, ça passe toujours avant le naufrage d’un bateau en Afrique. Les présentateurs on leur apprend ça à l’école de journalisme, les enfoirés, ils appellent ça le mort-kilomètre, genre plus c’est loin, moins c’est grave"

C’est dommage qu’on ne puisse plus lire la quatrième de couverture sur le site. Celle-ci valait son pesant d’or :
"Une fatwa, voilà ce qu’il faut pour devenir à la mode. C’est plus rapide que Star Academy, ça dure plus longtemps, tu voyages dans le monde entier, tu donnes des conférences, tu descends dans les palaces, tu montes sur scène avec U2, tu prends le thé avec le pape, une bière ou deux avec Chirac, une vodka givrée avec Poutine, un cigare humide avec Clinton, une grosse ligne avec Bush Junior, un masque à gaz avec Saddam ; à chaque fois que tu dis une connerie, le monde entier t’écoute …(..)"

Après ces éloges sur le bouquin, il a aussi ses imperfections. Vers la fin, il s’essouffle un peu et ne parvient plus à nous faire rire.
Hallah, Boum... 2 étoiles

Amazon.fr

Autoportrait d'une jeune de la cité d'Évry qui se verrait bien en comique. Façon, Jamel Debbouze, au pire Gad Elmaleh. En haut de l'affiche, à l'Olympia. Orphelin d'une mère charentaise, élevé par un père algérien veilleur de nuit, employé dans un Quick, Kamel Hassani a peu le choix pour s'en sortir. Être une star. Quitte à essuyer une fatwa lancée par le cheikh de la cité. Quitte à signer un premier contrat avec un raté de la production, revenu d'outre-tombe. Il s'agit d'y croire. Et le voilà parti, sous le nom de Kamel Léon, dans une ascension fulgurante, à la stupéfaction de son entourage, avec un sketch "sulfurique, tellurique", parodiant Al-Qaïda... Annoncé comme "un roman extrême contre les extrémismes", Allah Superstar n'y va pas de mainmorte. Sous le pseudonyme d'Y. B., l'auteur renvoie dos à dos les terroristes et les islamistes, les imams et les Saoudiens jonglant à coups de pétrodollars, les agents de Sarkozy et les CRS de Pasqua, épingle la mixité sociale, le show-business, Michel Drucker en Highlander, Star Academy, la RATP et les fast food. Tout y passe ! Sur le ton et avec un style proches de Jamel Debbouze, voici un roman cinglant, irrévérencieux, qui hurle son comique de l'exagération, se sert des actualités (de Jeanne Calment au 11 septembre), puise à la fois chez les Marx Brothers et Woody Allen, les Guignols et les Robins-des-Bois et s'inspire de la lucidité de Coluche et de Desproges. Une autre manière de s'ériger contre la société du spectacle. -- Céline Darner

Présentation de l'éditeur

" Une fatwa, voilà ce qu'il me faut pour devenir à la mode. C'est plus rapide que Star Academy, ça dure plus longtemps, tu voyages dans le monde entier, tu donnes des conférences, tu descends dans des palaces, tu montes sur scène avec U2, tu prends le thé avec le pape, une bière ou deux voire trois avec Chirac, une vodka givrée avec Poutine, un cigare humide avec Clinton, une grosse ligne avec Bush Junior, un masque à gaz avec Saddam Hussein, à chaque fois que tu dis une connerie tout le monde entier il t'écoute vu que tu as une fatwa au cul le pauvre, alors que le monde entier il est autant dans la merde que toi vu que c'est bientôt la fin du monde pour tout le monde.

Mon avis:

Je trouve que le début du roman part sur les chapeaux de roue, avec une description de la banlieue à visage humain.
Mais par contre, après quelques chapitres, il part vite à la caricature pour finir dans le n'importe quoi.
Ou est passé Y.B? Nulle part.
Plutôt passé notre route.
A+ Peut Être. Pas Pour Moi.

PS: Quelle corvée de finir le livre. Je vous conseille, en revanche: des nouvelles de la banlieue. Livre collectif avec cd Mp3 en partenariat avec la ville de Clichy-sous-Bois.

Anonyme3 - - - ans - 18 octobre 2011


Démagogique 1 étoiles

Ce livre m'a amusé et fait rire au début mais très vite le style s’essouffle et les clichés s'accumulent; sous prétexte de critiquer la société française dans ses travers, Y.B (on se moque de son nom véritable) met le doigt sur SA vision de la France de façon très partisane.
L'histoire ne casse pas trois pattes à un canard et le style bien que drôle ne m'a pas touché du tout. J'ai eu l'impression d'une longue redondance sans intérêt défendant bec et ongle et avec une cécité rare tous les principes d'une génération dans laquelle l'auteur s'identifie.
Bref, très peu pour moi; ce livre a sans doute des fans inconditionnels mais je n'y ai trouvé ni intérêt particulier ni émotion et encore moins une vision objective et pragmatique de la société.

Oxymore - Nantes - 52 ans - 26 octobre 2006


Un livre ma foi 4 étoiles

Il faut l'avouer au départ j'ai trouvé ce livre vraiment séduisant je n'ai pas arrêté de rire mais passé le premier chapitre le récit et le rythme s’essoufflent , il y a un moment de "trop" , trop de mauvais langage , trop de Kamel Leon , Trop de tout tout simplement . J'ai cherché les critiques de la société à travers ce livre mais mis à part quelques attaques que j'ai trouvé plutôt personnelles que fondées , ben en fait il n'y a rien .
Pour moi ce livre sonne creux , malgré un début qui n'est pas mal et que dire de la fin totalement incongrue!

Tchoum - - 35 ans - 13 avril 2006


Totalement politiquement correct 3 étoiles

Proclamé comme « un roman extrême contre les extrémismes », annoncé comme un roman écrit « dans une langue truculente, avec un humour corrosif et une ironie féroce qui s’interroge sur l’intégrisme, le repli sur soi, la force manipulatrice de la religion », ‘Allah Superstar’ dénoncerait « les extrêmes des extrémismes et nos propres amalgames racistes. »… J’ai donc acheté et lu ce livre…

Je m’attendais à être bousculée. J’espérais me dire « waw, il ose ! ». Je pensais que ce livre déclencherait une fatwa à l’extrême droite et une mise à l’index à l’extrême gauche. Et bien, rien de tout ça !

Déjà, il faut s’habituer au langage parlé de banlieue qui compose tout le livre. Ma foi, pourquoi pas. Ca peut être original. Mais hormis ce style particulier, que reste-t-il ? Rien. Juste la description (avec beaucoup de longueurs) de la galère d’un jeune qui veut devenir acteur connu. La critique de l’intégrisme ? Bah, une demie page où il critique un islamiste qui demande à sa femme et à ses filles de quitter la pièce quand il reçoit le héros. La critique du repli sur soi ? De la force manipulatrice de la religion ? De tous les extrémistes ? Je me demande toujours où… Par contre, on peut lire tous les lieux communs sur les banlieues pleines de pauv’victimes, sur la société française forcément raciste et sur les religions finalement pas si dangereuses que ça surtout quand on ne les critique pas trop fort. Bref, un livre totalement politiquement correct qui ne vaut franchement pas le détour.

Mieke Maaike - Bruxelles - 51 ans - 21 février 2006


Pas du tout d'accord 1 étoiles

Non , Darius , ce livre ne fait pas rire du tout ... D'ailleurs qui se cache vraiment derrière les deux initiales YB ? Un provocateur qui vomit une francophobie rabique , distille une aggressivité maladive et étale un égocentrisme amusant deux pages et très vite tout à fait lassant . Un style lourd , plein de mauvais jeux de mots et de blagues pas drôles . YB essaie même d'imiter Frédéric Dard , mais il n'en a pas la truculence . Est-il même vraiment métis franco-algérien comme il le proclame , j'arrive à en douter , tant la provocation est énhaurme !
En tout cas , nous avons affaire , une fois de plus à un produit marketing , à une littérature coup de poing remplie des scories et des barbarismes du langage-banlieue, sorte de rap écrit surfant sur la vague islamique , en fait , du Fallaci à l'envers . Mais le résultat sera le même : des points de plus pour l'extrème droite ... Merci M.YB !

CCRIDER - OTHIS - 76 ans - 8 avril 2004