Cluny : phare de l'Occident, Saône-et-Loire : secrète et mystérieuse: Mâcon - Chalon sur Saône - Tournus - Brancion - Chapaize
de Daniel Bideau

critiqué par Débézed, le 4 décembre 2014
(Besançon - 77 ans)


La note:  étoiles
Empire monastique
« Passant, toi qui découvres pour la première fois Cluny, salue avec respect ce haut-lieu de l’esprit, cet immense foyer de la culture qui illumina, dès le début du Moyen-âge, la monde occidental. Des papes, des empereurs, des rois séjournèrent dans l’illustre abbaye dont il ne reste aujourd’hui si peu ». Un ami qui connait bien mon intérêt pour cette abbaye dont il ne reste hélas plus que l’image qu’on peut s’en faire mais qui est tellement présente par l’esprit qu’elle dégage, m’a un jour offert cet opuscule, en forme de guide historique, écrit par un érudit local passionné par son sujet et soucieux de faire revivre ce monument gigantesque et sa splendeur pour que les générations à venir sachent que Cluny fut le pôle de la chrétienté du XI° au XIII° siècle. Fondée par l’abbé jurassien Bernon en 910, à la demande de Guillaume duc d’Aquitaine qui avait beaucoup à se faire pardonner, l’abbaye de Cluny connut une expansion très rapide et devint vite le centre de la chrétienté. L’ordre clunisien devint rapidement une puissance religieuse et séculière surpassant les frontières, son abbé à l’image d’Odilon (994-1048) était « à la fois le conseiller et le conciliateur des princes, le ferme soutien de la papauté, le civilisateur de la société féodale toute de brutalité, enfin le réformateur des mœurs du clergé ». L’expression « Empire monastique » naquit à cette époque, tant le rôle culturel et civilisateur de cet ordre domina le monde chrétien. Une puissance religieuse, spirituelle et intellectuelle mais aussi un empire foncier, « partout où le vent vente, l’abbé de Cluny possède rente ! », disait alors l’adage. L’auteur précise que le nombre de monastères dépendant de l’ordre dépassait « seize cents et les moines dépendant du grand abbé sont (étaient) au nombre de dix mille ! »

Cet ouvrage concerne également la grande région clunisienne, celle qui a été couverte d’églises au style caractéristique de l’ordre avec leur clocher construit sur un plan barlong. Ainsi, quelques pages sont consacrées à :

- Mâcon : la préfecture du département,
- Chalon-sur-Saône : la plus grande ville du département,
- Tournus et sa très belle abbatiale Saint Philibert, modèle d’église romane fortifiée,
- Brancion et son célèbre château fort,
- Chapaize et sa « merveilleuse église romane du XI° siècle ».

Un chapitre particulier est réservé au château de Couches qui cacherait précieusement le souvenir d’une légende, beaucoup plus qu’une légende selon l’auteur, démontrant que l’épouse infidèle de Louis X le Hutin, Marguerite la célèbre fille du duc de Bourgogne qui aurait trompé son mari en la Tour de Nesle, ne serait pas morte, comme l’histoire de France et Maurice Druon le prétendent, au Château Gaillard mais beaucoup plus tard et très paisiblement dans le château de Couches. Cette information ressemble à un scoop qui, à ma connaissance, n’a jamais été validé.