Le carré des plaisirs
de Eric Lodos

critiqué par Lisa H, le 29 novembre 2014
( - 49 ans)


La note:  étoiles
Du sang neuf dans l'érotisme
Que c’est frais, que c’est bon ! Comme quoi il n’est pas nécessaire de sortir les vampires ou les milliardaires pour créer une histoire qui accroche. Avec « Le carré des plaisirs », Eric Lodos est parti d’une vie ordinaire et a réussi à y créer des situations extraordinaires.
C’est le résumé qui m’a accroché. Je dois d’ailleurs être une des premières à l’avoir acheté (dispo uniquement sur Kindle apparemment). Je ne suis habituellement pas fan de la littérature érotique ni de ses codes, mais là je me suis laissée tenter et je ne le regrette pas. Par contre, je ne serais pas étonnée si les lecteurs du genre sont un peu perdus en lisant ce livre.
Il y a des écrivains qui racontent, Lodos fait vivre. Ça sent le vrai, c’est bien écrit, pas de vocabulaire pompeux ou de cuistreries mais le mot juste à chaque fois. Le texte est dense, le style pose un rythme rapide et efficace.
Ce premier roman (même si c'est un peu court pour appeler ça un roman) a l’air d’être écrit en deux parties. La première est consacrée à planter le tableau. Pas de sexe, juste une histoire qu’on aurait peut-être aimé poursuivre à plein temps. Mais lorsque l’intrigue se développe, on est happé pas ces moments de luxure, plutôt hard tout en étant intimistes.
Le narrateur/héros est un type qu’on n’a pas forcément envie d’être. Pas parce qu’il est antipathique (au contraire), mais plutôt parce que l’histoire le dépasse un peu et pourrait se retourner contre lui.
En choisissant de dépeindre le récit depuis son point de vue uniquement, Lodos aménage des zones d’ombres qui, je l’espère, seront exploitées par la suite.
Bref, je recommande chaudement cette lecture. Je garderai un œil sur ce que sortira cet auteur à l’avenir parce qu’il promet. J'espère qu'il recevra l'accueil qu'il mérite car il annonce en postface qu'il écrira la suite si les retours sont bons.
En espérant qu’il ne change rien et ne succombe pas à un genre qui se perd soit dans la vulgarité sans propos, soit dans un verbiage et des états d’âme à rallonge.

4,5/5 car c'est un peu court.