En Sabots
de André Baillon

critiqué par Catinus, le 28 novembre 2014
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Une perle de littérature belgo-belge
André Baillon est né à Anvers en 1875 et est décédé à St-Germain-en Laye en 1932. De 1903 à 1910, il va vivre à Westmalle , dans le Limbourg belge, avec une certaine Marie ; ils deviennent éleveurs de poules. C’est en langue française que Baillon écrit ce roman initialement intitulé « Moi quelque part ». Il nous décrit donc sa compagne Marie, les trappistes, leurs voisins les Baerkaelens trois frères et sœur, spitz leur chien, leurs 200 poules, les chats, le cochon, d’autres villageois, etc.
Si l’histoire se déroule en Flandre, elle aurait très bien plus se passer ailleurs en Belgique, en Ardennes par exemple.
Voici, sans aucun doute, un des plus merveilleux livres belgo-belges qui soit.
Pointons particulièrement les chapitres intitulés : la mort de la poule (les quatre dernières pages de « révolution »), agonie des poules, le cochon, l’évadé, les crêpes.
Et ces extraits :



- Prière : Ô doux Jésus, vous avez mal. Des clous percent vos paumes, votre nombril bâille comme une autre plaie, (…). Ainsi vous avez pris sur vos épaules les souffrances de la terre. Vous les avez prises toutes : c’est très bien ; faites qu’il n’en reste plus pour les autres.

- C’est Phrasie qui ensevelit ceux qui meurent au village ; elle aussi qui emmaillote ceux qui viennent. De la naissance à la mort, on peut dire que, dans la région, chacun lui montre, au moins une fois, son derrière.

- Le cimetière entoure l’église. C’est meilleur pour les morts. Ils entrent d’un bond dans la tombe, tout chauds encore de prières, et les bénédictions qu’on a versées sur eux n’ont pas le temps d’éventer.