Liège dans la guerre et dans la paix
de Dieudonné Boverie

critiqué par Catinus, le 18 novembre 2014
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Lîdge en guerre
En accroche au livre, on peut noter : « Liège vivant de 1905 à 1918. Du pittoresque – de la tendresse – du folklore – des pages grises et roses – de la poésie wallonne. »
Le tout agrémenté de 60 illustrations, du récit des années de la première guerre mondiale à Lîdge, « coloré » par des souvenirs familiaux.
Dieudonné Boverie est né en Outremeuse en 1905 et est décédé à Liège en 1991. Journaliste professionnel, il tint sous le titre «Autour du perron» une rubrique quotidienne qui eut son temps de grande célébrité à Liège.
A noter également les premières pages (de 7 à 12) intitulées « le décor et les gens », dans lesquelles il décrit merveilleusement les petits métiers et les petits commerces d’Outremeuse.

Cet ouvrage est disponible, par exemple, à la bibliothèque des Chiroux à Lîdge.


Extraits :

- Etait-on heureux en ce temps d’avant 1914 ? On a tendance à répondre oui tout de suite, rien que par cette constatation que ce fut la continuation d’une longue période de paix (de paix pour le pays ! ) (…) C’est pourquoi, le cœur sans doute en paix, on chantait dans les rues, les corons, les ateliers. Mais ne chantait-on pour oublier ? Pour oublier les misères, car elles existaient. Misère, le pain du à gagner, l’alcoolisme à vaincre et que les profiteurs du régime combattaient avec des mots. Grande misère des vieux livrés sans pension aux assistances publiques aux sociétés de St-Vincent de Paul. Souffrances et angoisses indicibles, celles causées par la tuberculose, appelée alors du doux mot de langueur par ignorance. Des milliers de jeunes mourraient à vingt ans, frappés par le mal qui choisissait ses victimes surtout parmi les humbles, les pauvres, les plus mal nourris, faute de moyens … Et l’on chantait !



- Un jour que, à trois copains, nous étions grimpés à 15 mètres de hauteur sur les poutrelles courbes du pont de Bressoux à la grande frayeur des passants, survint un agent de police. Injonctions, menace de venir nous chercher ( tu parles !). Il resta plus d’une heure à nous attendre. C’est l’impatience du policier qui nous sauva d’une remontrance au commissariat. Il s’en alla, se promettant de nous « ravoir » !