Toi, ma mère : Ecrivains, artistes et anonymes se souviennent de leur mère
de Auteur inconnu

critiqué par Marvic, le 16 novembre 2014
(Normandie - 66 ans)


La note:  étoiles
Autant de mères que d'enfants
Anne-Laure Schneider publie des compilations composées d'extraits de livres, de lettres, de souvenirs de personnalités très diverses sur le thème de la famille, avec les titres "Toi, ma mère" ou "Toi, mon père". 54 témoignages sont donc réunis en moins de 300 pages, preuve déjà de la brièveté de certains.
"Ecrivains, artistes et anonymes se souviennent de leur mère".

Devant la multiplicité des témoignages, il est évident que l'on retrouve la multiplicité des relations entre une mère et son fils ou sa fille; relations, ô combien différentes, selon le sexe, mais aussi selon l'époque.
L'empathie est moins facile pour les enfants du XIX° siècle, vouvoyant leur mère que pour celles de personnes ayant l'âge du lecteur.

Chacun y trouvera forcément son bonheur ou son malheur que ce soit dans le type de relation mère -enfant, ou dans la présentation de ces relations: lettres, extraits de livres, témoignages, ainsi que dans la diversité des écritures.

Il existe différentes façons d'être mère, selon que l'on est mère biologique, mère adoptive, laissant le plus souvent des souvenirs touchants mais aussi parfois des sentiments violents pour certaines mères indignes.
" … l'une des premières épreuves qu'il nous faut affronter, c'est de comprendre que nos parents, sont dignes d'être connus ....et plus nous les voyons comme les autres les voient, plus nous avons une chance de les connaître mieux" Richard Ford.
Quant à Paul Léautaud, abandonné par sa mère, élevé par sa bonne, comment ne pas être touché par ses mots:
"Je suis votre fils pourtant, si je n'ai jamais été votre enfant, dans le sens tendre de ce mot."

Mais les passages les plus poignants restent ceux parlant de la disparition de la "maman": "On ne quitte jamais tout à fait une mère.... " Hector Bianciotti.
Jamais plus je ne serai un fils.... Fils des mères encore vivantes, n'oubliez plus que vos mères sont mortelles. Je n'aurai pas écrit en vain, si l'un de vous, après avoir lu mon chant de mort, est plus doux avec sa mère, un soir, à cause de moi et de ma mère".  Albert Cohen


Un livre, offert par ma fille, plein de tendresse, de témoignages touchants, laissant la place aussi à l'incompréhensible, accompagné de nombreuses photos permettant de se rapprocher des ces mères et dont pour moi, le plus bouleversant témoignage a été celui de Noëlle Châtelet dont la mère, Mireille Jospin, a annoncé la date de sa propre mort: "Ce sera donc le 17 octobre", le "dernier cadeau de mère".