Fräulein France
de Romain Sardou

critiqué par Marvic, le 9 novembre 2014
(Normandie - 66 ans)


La note:  étoiles
F comme Furie
Paris 1940. La France est occupée. Les Allemands sont les maîtres de la capitale. Et nombreux sont les français qui pensent que cela était inévitable. La France était en pleine régression, avait perdu sa suprématie militaire, sa place dans le monde, elle manquait de discipline, de force, d'ardeur, entretenant l'illusion d'un "modèle allemand".

Aussi, quand Madame Freda, tenancière de la maison close Le Sphinx, voit arriver une splendide jeune femme qui lui dit : "Je ne veux que de l'allemand riche. Et le plus aryen possible", elle est persuadée avoir recruté une perle. Et son prénom lui permettra d'avoir un nom de scène irrésistible : Mademoiselle France.
Effectivement, France se fera rapidement une réputation exceptionnelle dans le milieu parisien. D'abord en choisissant August Von Sachs, "aryen en diable", héritier d'une immense fortune métallurgique comme client privilégié.
Mais aussi pour refuser les avances d'un certain Friedrich Grimm, héros de la guerre après avoir détruit par une attaque audacieuse le Fort d'Eben-Emael en Belgique.
Celui-ci, ne supportant pas le dédain de cette femme va diligenter une enquête pour savoir qui est exactement Marie-France Perrin.
Il y découvrira d'intrigantes anomalies qu'il utilisera pour faire céder France, en faisant alors sa maîtresse attitrée et l'installant dans un appartement discret.

Bien sûr, France n'est pas aussi "lisse" qu'elle veut le laisser croire. Et il faudra du temps pour découvrir ses motivations, ses origines et encore plus pour la voir arriver à ses fins.

Car France est une Furie. Les Furies qui en mythologie, sont les divinités infernales chargées d'exécuter sur les coupables la sentence des juges.

Romain Sardou nous emmène dans une période fréquemment rencontrée en littérature mais sous sous un aspect un peu plus original, en explorant la France soumise. Comme à son habitude, l'auteur est très documenté, mêlant habilement fiction et réalité historique, citant très adroitement ses sources, replaçant les citations dans leur contexte.
On pourra reprocher des longueurs, particulièrement dans la dernière partie du livre, car même si "la vengeance est un plat qui se mange froid", le récit aurait gagné à être plus court.
Un livre agréable, manquant parfois d'originalité, mais au plus près d'une authenticité historique, qui ne m'a pourtant pas autant séduit que son premier roman "Pardonnez nos offenses".
un roman agréable. 9 étoiles

Une découverte de ce jeune auteur qui n'a qu'un prénom à se faire.
Un roman à la trace agréable et vivante qui au départ ne permet pas de savoir où l'histoire va nous conduire.
Un scénario à l'anglaise qui ne ferait pas rougir Graham Greene.
Comme toujours les méchants sont méchants et les gentils le sont moins mais c'est la vie à l'aune du manichéisme contemporain.
Néanmoins n'hésitez pas à lire ce livre comme un délassement même si la sage l'est beaucoup moins.
A emmener peut-être sur les plages même si elles ne sont pas systématiquement celles du débarquement de juin ou août 44.

Andrée27 - - 76 ans - 12 juillet 2022


Mademoiselle Vengeance 8 étoiles

Romain SARDOU a créé et fait vivre une héroïne dont on accompagne le parcours vengeur pendant l'Occupation et la Seconde guerre mondiale.
L'(histoire est prenante, pleine de suspense et relate sans compromis les rapports entre individus lors de cette période si particulière et dure. Ce roman est une réussite.

Vinmont - - 50 ans - 5 février 2020


Furie 7 étoiles

Après avoir lu une critique étoffée et très juste sur ce livre, je me permets d'y joindre le lien ci-joint, ; arguant de la totalité de l'oeuvre, dans une analyse précise et justifiée. Je recommande la lecture de cette critique avant de lire le livre.
Par Freditore75 - Le 05 septembre 2015
https://babelio.com/livres/Sardou-Frulein-France/…

Je réalise donc simplement ici une simple critique de ressenti plus que de l'écriture et de la qualité de l'ouvrage.

La lecture de ce livre a été très agréable et haletante. Deux jours y ont suffi.
En quelques mots il est ici question de l'histoire de Mademoiselle France, sorte de blessée de guerre non physique de la période 39-45.
On apprécie dans ce livre la qualité du contexte décrit. Cette période de l'histoire reste en quelque sorte fascinante et dérangeante.
Mademoiselle France fait partie de ce décor.
Son histoire est presque trop belle, l'ensemble du roman se déroulant quasi sans faille, elle atteint son but.
J'ai été très surprise de la façon dont l'histoire se dénoue. L'auteur nous tient jusqu'au bout dans l'incertitude ; la balance pour laquelle on ne sait plus de quel côté pencher : souhaite-t-on réellement la voir sombrer dans sa furie ?
J'ai donc beaucoup apprécié la lecture de ce livre. Toutefois quelques regrets viennent après coup : nous ressentons l'impossibilité de la manœuvre dans la vie réelle, non pas que cette histoire sonne faux, mais le fait qu'elle n'aie pu se produire rompt la profondeur qu'aurait pu inviter ce livre.
De plus, je le redis, la fin est troublante, une fin qui laisse sur sa faim.
Pour conclure, je qualifie ce romain de très bon, cependant le sujet et le contexte qui le composent se devaient d'être parfait ; cela mérite réellement un très gros travail et une cohérence exacte pour que le romain soit parfait. Ici référence à l'Oeuvre de Guenassia par exemple.

3,5 étoiles

EugénieA - - 27 ans - 24 juillet 2018


La vengeance est un plat qui se mange froid 8 étoiles

Une magnifique jeune femme appelée France débarque en 1940 dans un lupanar de Paris, le Sphinx et y vise les plus riches officiers allemands tout en éconduisant systématiquement Friedrich Grimm. Il n'en faut pas plus pour attiser chez lui un feu inextinguible.
Le lecteur ne peut s'empêcher de se demander jusqu'à la fin pourquoi France attend et ce qu'elle attend pour se venger, et même si elle cultive toujours ce désir de vengeance, car l'auteur n'évoque jamais ses sentiments à elle… Mais peut-on réellement être heureuse avec tant de haine dans le cœur et en vivant dans le mensonge perpétuel ? L'auteur ne l'évoque pas. Bizarre… Néanmoins, c'est un très bon roman, qui dépeint bien les compromissions des Français à tous les niveaux, les lâchetés qui laissent un mauvais goût dans la bouche.

Pascale Ew. - - 57 ans - 2 janvier 2016


Mademoiselle France 7 étoiles

Du passage du grand format au format de poche chez Pocket le titre a changé " Mademoiselle France" au lieu de "Fräulein France".

De Romain Sardou, j'ai lu "Pardonnez nos offenses" et "Personne n'y échappera" deux livres que j'ai bien apprécié et la quatrième de couverture m'intéressait verdict, j'ai bien aimé ce roman aussi qui se lit vite et conserve le suspense jusqu'à la fin et l'héroïne est attachante.

Cependant ce roman m'a un peu laissé sur ma faim sur certains points, à la limite que l'auteur reste dans les grandes lignes sur la période de l'occupation et la "survole" n'est pas très gênant car beaucoup de livres et de documentaires y sont consacrés mais je trouve dommage que Romain Sardou ne décrive pas plus la prostitution à cette époque et ne fasse pas vivre un peu plus cette maison close et les autres personnages secondaires du roman, mais ça ne m'a pas gâché la lecture, c'est un bon livre.

Killeur.extreme - Genève - 42 ans - 18 octobre 2015


il faut pardonner à ses ennemis mais pas avant de les avoir vus pendus 6 étoiles

Peu fidèle à Romain Sardou, je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant ce Fräulein France. Je suis resté sur ma faim, j'aurais aimé un plus grand approfondissement sur les rapports parfois troubles entre les Français et les occupants allemands. La vie dans une maison close en 1940 était toutefois un bon angle d'attaque , hélas l'auteur s'est beaucoup focalisé sur son héroïne (pourtant attachante), un peu trop même rendant l'histoire par trop prévisible. Quel dommage, il y avait certainement matière à faire autre chose. Ce Fräulein France pourrait plaire toutefois à un public assez peu habitué à lire et peu exigeant.

Ndeprez - - 48 ans - 4 décembre 2014