Goggles
de Tetsuya Toyoda

critiqué par Vince92, le 12 mars 2017
(Zürich - 47 ans)


La note:  étoiles
Incursion dans le manga...
A côté de la BD franco-belge et des comics américains, le manga japonais constitue la troisième grande famille mondiale d'histoires illustrées. Si je suis un assez gros consommateur de la première et que je ne lis pour ainsi dire jamais d'albums appartenant à la seconde, je ne connais pour ainsi dire pas du tout la troisième à part l'oeuvre de Tanigushi, le plus européen des mangakas...
Sur les conseils de ma libraire, je me suis donc lancé dans la lecture de cet album qui reprend six histoires de Toyoda parues initialement dans des hebdomadaires japonais. Autant le dire tout de suite, je n'ai que modérément accroché à ces petites histoires assez insignifiantes: trop courtes pour apporter de la densité dans le récit, trop longues pour constituer un véritable choc narratifs (beaucoup de cases sont "muettes" et contemplatives"). Par ailleurs, la lecture de droite à gauche m'a passablement gênée et je n'ai pas vraiment réussi à m'adapter à cette logique de lecture avant la fin de l'album, ce qui a ralenti et empêché la fluidité de la prise en main de l'album.
Les six histoires sont toutes en relation avec la famille comme le souligne Toyoda dans une postface à l'album. Deux histoires, dont l'une qui donne son titre au recueil mettent en scène une petite fille maltraitée et qui a perdu son grand-père, la seule véritable personne qui lui était attachée. La première histoire, peut-être la plus originale, est un peu fantastique et implique trois adolescents/jeunes adultes qui rencontrent le Dieu de la misère. Les trois autres histoires se veulent plus légères, avec une certaine morale... si ce n'est pas désagréable, ce n'est pas non plus enthousiasmant... sans doute pas une entrée fracassante dans l'univers du manga... d'autant que les dessins (surtout de personnages) sont assez stéréotypés et l'on pense automatiquement à ces dessins animés dont la télévision française des années 80 et 90 était abreuvée. Hormis les cases "à la" Tanigushi dans lesquelles les villes japonaises sont dessinées de façon très évocatrices, les qualités graphiques de l'album ne sont pas toujours au rendez-vous malgré un effort évident dans le cadrage des scènes familières (focus sur un élément du décor, décalage sur les personnages, etc...).