Des bleus à l'âme
de Françoise Sagan

critiqué par Sundernono, le 23 octobre 2014
(Nice - 41 ans)


La note:  étoiles
Des bleus à l'âme
« Et cette âme, si nous n'y prenons pas garde, nous la retrouverons un jour devant nous, essoufflée, demandant grâce et pleine de bleus... Et ces bleus, sans doute, nous ne les aurons pas volés. ».

Paru en 1972, Des bleus à l'âme fait partie des incontournables de Françoise Sagan, au même titre que Bonjour tristesse ou encore Aimez vous Brahms...
Écrit par une auteure au sommet de sa gloire ce petit roman alterne fiction et confession autobiographique. Nous passons donc régulièrement de l'histoire de Sébastien et Éléonore, frère et sœur inséparables, la quarantaine affleurante, aristocrates voguant dans le Paris mondain, aux états d'âme d'une Sagan en proie aux doutes. Incertitudes sur sa capacité à écrire, sur l'amour, l'amitié.

Cette construction originale apporte une certaine dynamique à une partie fictive qui manque un peu d'allant. Non pas que l'histoire de ses deux êtres soit inintéressante, loin de là, mais cela manque de rythme. D'ailleurs à ce sujet Sagan elle même dans ses interventions souligne ses difficultés à avancer. Ses interludes font ainsi l'effet de parenthèses bienvenues et particulièrement instructives puisqu'on y découvre les joies prises par un écrivain jouant avec ses personnages comme un chat avec une souris.

Pour revenir sur l'histoire, disons qu'il s'agit une nouvelle fois de relations entre des êtres, des personnages qui n'arrivent pas à aimer ou être aimés. Autour de Sébastien et Éléonore gravitent des hommes et des femmes, attirés par eux comme des papillons par la lumière. S'y brûleront-ils les êtres, y réchapperont-ils ? Y a t-il un lien entre eux et l'auteure?

L'histoire est, et il faut le souligner, bien desservie par un style des plus agréable, celui de Françoise Sagan, facilement reconnaissable, cette « petite musique » qui fait son charme.

Un roman agréable, bien écrit mais pas impérissable.