Le règne des Illuminati
de Éric Giacometti, Jacques Ravenne

critiqué par CC.RIDER, le 17 octobre 2014
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Trop de libertés prises avec l'Histoire
De nos jours, à Paris, au siège de l’Unesco, l’abbé Emmanuel, grande figure de l’humanitaire, est abattu par un certain Damien Heller. En 1794, à Paris, après avoir inspiré puis soutenu la Révolution Française, les francs maçons se retrouvent interdits et persécutés. Un policier, Annibal Ferragus, est arrêté et condamné à mort pour avoir tenté de reconstituer une loge d ans une ancienne abbaye… Antoine Fargas, policier franc maçon, est contacté par Hélène Gardane, dite « la juge de fer », laquelle ayant d’abord conclu à la présence d’un tireur isolé dans l’attentat de l’Unesco, commence à avoir des doutes quand elle découvre qu’il a fait partie d’une obédience maçonnique éphémère et marginale, la « Loge du Grand Lunaire ».
« Le règne des Illuminatis » est un thriller historique à la Dan Brown ou à la Steve Berry, genre situé au croisement du roman noir, du polar et du roman historique. Il est construit en parallèle sur deux époques, aujourd’hui à Paris et aux Etats-Unis et sous la Convention vers la fin de la Terreur. Tous les ingrédients du genre y sont présents : rebondissements, énigme, symboles, accumulation de cadavres et scènes grand-guignolesques. Outre le fait que les deux auteurs, l’un journaliste (Giacometti) et l’autre « maître franc maçon » (Ravenne), s’ingénient au fil des pages à donner la meilleure image possible de leurs « frères » et à renvoyer aux catacombes de l’Histoire, les fameux « Illuminatis », les « Illuminés de Bavière » et leurs successeurs, ils nous infligent la lecture d’un long ouvrage (550 pages) plein de redîtes et de répétitions. Croient-ils le lecteur assez sot ou assez amnésique pour avoir oublié les péripéties de cette histoire et pour avoir besoin de perpétuels résumés des épisodes précédents ? Et le pire reste l’invraisemblance de toute cette histoire avec son dénouement aussi convenu que décevant. Et quelles privautés avec la réalité historique les auteurs se sont-ils permis ! Des énormités ! Mort sacrificielle du petit Dauphin Louis XVII, complot mené par Guillotin et Saint Just sans oublier une version assez ébouriffante de l’assassinat de J.F.Kennedy à Dallas. Autant de distorsions pour étayer une thèse conformiste à souhait ne peuvent qu’indisposer les amateurs d’Histoire tout comme les lecteurs de thrillers de qualité. A trop chercher la « Lumière », on ne trouve souvent que ténèbres…
J'ai adoré 9 étoiles

OK, c'est vrai, il y a sans aucun doute pas mal de libertés prises avec l'Histoire, mais je ne pense pas que ça soit le seul roman de la série concerné. En fait, dans un roman de ce genre, ça ne me dérange pas du tout : si je veux de la réalité historique, je lis un livre sur l'Histoire, pas un thriller ésotérique.
Ce dernier roman paru chez Fleuve Noir (et à le lire, arrivé à la fin, on pourrait croire que c'est le dernier Marcas, mais deux autres suivront encore) est un de mes préférés, oui oui, je dois dire que j'ai vraiment adoré cette intrigue qui nous trimbale dans les méandres des théories du complot et nous fait découvrir une des sociétés secrètes les plus étonnantes des USA, le Bohemian Club.
Un très bon cru, bien meilleur, en tout cas, que les deux précédents opus, qui étaient assez ennuyeux sur la longueur.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 11 juin 2021