Le pied-rouge
de François Muratet

critiqué par Rotko, le 13 novembre 2003
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
Virée chez des Gauchistes, et quelques autres...
Dès le prologue, Muratet dispose ses fils : Il va les entrecroiser sans faiblir au cours de ce roman, sans que le lecteur s'y perde un seul instant. Au total, l'auteur vous enveloppe dans les mailles de son filet jusqu'à la dernière page.
Frédéric reconnaît par hasard dans un hôtel de Paimpol un dénommé Max, ancien responsable d'un groupuscule gauchiste, auquel il avait lui-même appartenu. Or Max est sauvagement exécuté la nuit suivante dans cet hôtel breton...
Muratet a l'art de donner de la densité à son récit : la personnalité imprévisible de Frédéric, la scansion temporelle des différents fils de l'intrigue, autant d'atouts qui interdisent les temps morts ou le relâchement de l'intérêt. En arrière-plan, des références constantes - mais non pesantes, au jeu de go aident le principal protagoniste à ne perdre pied ni dans sa vie, ni dans sa volonté de savoir le fin mot de l'histoire.
Dans ce roman "politico-historique", s'agitent sur trente ans environ des groupuscules, livrés eux-aussi aux soubresauts de l'histoire, et des individus qui ne veulent pas se laisser mener en bateau. Au coeur des embrouilles, Muratet pilote d'une main ferme.